Depuis quelques semaines, je réfléchissais à l’idée d’un kaléidoscope consacré -en même temps- aux inégalités et à l’avenir de la planète qui constituent aujourd’hui les enjeux majeurs de l’avenir de la biodiversité et donc de l’humanité. Y a-t-il une question plus importante que le partage des richesses produites sur une planète qui s’appauvrit depuis des décennies? Une question qui devrait être au cœur des préoccupations de tous les candidats à l’élection présidentielle… il ne vous a pas échappé que c’est loin d’être le cas!


   Le nouveau rapport du Laboratoire sur les inégalités mondiales (World inequality Lab) vient à point nommé mettre celles-ci à nouveau sur le devant de la scène.  

               COMMENT      LES     INÉGALITÉS       RONGENT     LA     PLANÈTE        

            Six colonnes à la Une du Monde daté du mercredi 8 décembre.                   

                     ( et plus de sept pages à l’intérieur)


   Avec des chiffres inadmissibles et exaspérants : 

 Les 10% les plus riches de la planète perçoivent 52% des revenus.

   Les 50% les plus pauvres en perçoivent 8,5%.

   Les 10% les plus riches détiennent 76% des richesses. 

 Les 50% les plus pauvres en détiennent 2%.


   Et encore plus scandaleux pour l’avenir de l’humanité: 

 Les 10% les plus riches émettent 48% du CO2 mondial. 

 Les 50% les plus pauvres n’en émettant que 12%. 

 Ces derniers chiffres montrent bien que les inégalités ne sont pas une fatalité mais un choix politique: ce sont les plus riches, les ménages les plus aisés qui sont les plus gros pollueurs. Ce sont donc eux qui doivent contribuer au financement de la décarbonation. 

 C’est tout l’inverse qui a été fait en France lorsqu’on a supprimé l’ISF et lorsqu’on a -en même temps- voulu faire reposer la transition écologique sur les épaules des moins riches, ce qui a, en grande partie, provoqué le mouvement des gilets jaunes.

   “Si rien ne change, les inégalités continueront de se creuser, jusqu’à atteindre des proportions insoutenables. À supposer que la tendance observée depuis 1995 se poursuive, le 0,1 % le plus riche (soit 5,2 millions d’adultes en 2021) détiendra une part du patrimoine aussi élevée que celle de la classe moyenne en 2070.” 

 Et l’éditorialiste du “Monde” rappelle opportunément: “Alors que les deux guerres mondiales ou la crise financière de 1929 avaient abouti à une redistribution des cartes en défaveur des possédants, la pandémie, elle, a plutôt accentué les écarts, avec des riches encore plus riches et des pauvres toujours plus pauvres.” Souvenons-nous qu’en 1942, le président Roosevelt ( voir K97 ) proposa de créer un taux d’imposition à 100% au-delà de 25 000 dollars (1 million de dollars d’aujourd’hui) et que le congrès accepta finalement 93 %. 

 Quand on pense qu’aujourd’hui taxer les multinationales à hauteur de 15% est considéré comme un progrès significatif, la plupart d’entre elles ne payant presque rien!  

 Fin du monde ou fin du mois? 

 Pour éviter la fin du monde, nous n’avons pas d’autre choix que celui de combattre les inégalités sur toute la planète: taxer les plus riches qui polluent le plus pour que les états soit capables d’assurer le financement des dépenses de santé, de culture, d’éducation… et il faut que ces “dépenses” soient conçues comme des “investissements” indispensables pour donner à chaque être humain des conditions d’existence dignes, sans l’angoisse permanente de la fin du mois.


   Et je fais le rêve que les données statistiques de mon dernier paragraphe soient un jour prochain considérées comme obsolètes.
   Nul n’ignore la corrélation entre pauvreté et mortalité précoce, mais les dernières données statistiques sont impressionnantes. Plus les revenus sont faibles, plus on meurt tôt en moyenne. Jugez vous-même. À 62 ans, âge légal de départ à la retraite -que les hommes politiques de droite rêvent de repousser- un quart des plus pauvres sont déjà morts, ils ne sont que 5% chez les plus riches. Ce n’est que 18 ans plus tard, à 80 ans, que le taux de survie des plus riches atteint ce niveau de 75%. Mais à 80 ans, moins de 40% des plus pauvres ont survécu.

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