Comme chaque année, les amandiers sont les premiers arbres à fleurir et à ouvrir avec un peu d’avance le bal du printemps; en compagnie des mimosas et des pruniers sauvages. D’ailleurs prunus dulcis est le nom latin de l’amandier. 

   J’avais évoqué il y a deux ans les amandiers en fleurs ( voir K221), les deux œuvres que Van Gogh leur a consacré et l’étonnante histoire du dernier tableau de Pierre Bonnard achevé quelques jours avant sa mort: L’amandier en fleurs.

   Mais ma première évocation des amandiers en fleurs est vieille de quatre ans au moment de la mort de Philippe Jaccottet dont toute l’œuvre est marquée par une attention à la nature, au surgissement de sa beauté, éphémère et subtile que le poète s’efforce de saisir: « À chaque fois que je suis passé, en cette fin d’hiver, devant le verger d’amandiers de la colline, je me suis dit qu’il fallait en retenir la leçon, qu’ils auraient tôt fait de se taire comme chaque année ; sans cesse autre chose m’a distrait de cette tâche, de sorte qu’à présent je ne peux plus me fier qu’au souvenir que j’en ai, déjà trop vague, presque effacé, incontrôlable. »

   La particularité de l’amandier est que ses fleurs apparaissent avant ses feuilles mais, contrairement à la légende, il résiste fort bien au froid ( jusqu’à -25 °) … mais si les fleurs subissent le gel vous n’aurez pas d’amandes.

   Ce sont les Romains qui ont introduit l’amandier en France, mais ce n’est vraiment qu’au Moyen Âge qu’on l’a implanté dans le midi.

   Dans son pays d’origine, l’Afghanistan, il existe depuis plus de 5000 ans et ce sont les Hébreux qui l’ont introduit en Égypte, puis les Grecs en Europe.

   Les poètes ont souvent célébré l’amandier, tour à tour symbole de fragilité, de beauté éphémère, de virginité et annonciateur du printemps.

Lamartine dans « Les nouvelles méditations poétiques » y voit certes un symbole de beauté mais n’est pas très loin de Ronsard qui souligne le caractère éphémère de la rose:

       De l’amandier tige fleurie 
       Symbole, hélas ! de la beauté 

    Comme toi, la fleur de la vie 
     Fleurit et tombe avant l’été 

       (…)

       Un jour tombe, un autre se lève;     

Le printemps va s’évanouir;

     Chaque fleur que le vent enlève 

       Nous dit: Hâtez-vous de jouir.

   Mon kaléidoscope de la semaine dernière, intitulé « la bannière étiolée », reprenait in extenso des propos attribués à Robert de Niro sur Trump: « un aspirant dictateur qui n’a de considération que pour lui-même et est un véritable danger pour la démocratie. »

   « L’inspecteur » Bernard ( lecteur attentif de mon kaléidoscope) a mené son enquête et nous apporte la preuve que ce texte est bel et bien de Robert De Niro. Il a été lu par Miles Taylor (un trumpiste repenti) au « Stop Trump summit », à peine un mois avant l’élection de Trump. Bernard nous donne le lien vers la lecture de ce texte et nous apporte des précisions importantes ( à retrouver en commentaire de K308 )