Mon kaléidoscope de la semaine sera fragmenté à souhait et fera la part belle aux livres pour les grands et les petits au moment où le magnifique salon du livre et de la presse jeunesse souffle à Montreuil ses 40 bougies.
L’occasion aussi de voir ou de revoir la savoureuse Grande Librairie de ce mercredi 27 novembre consacrée aux livres pour enfants avec Susie Morgenstern en guest star pétillante et bigarrée!
La presse a aussi joyeusement fêté l’événement et le quotidien Libération de ce même mercredi lui consacre ses 28 pages réalisées par une quarantaine d’illustrateur.ice.s et écrivain.e.s qui s’emparent de l’actualité.
L’auteur qui a écrit « Le dernier des Zaru », Emmanuel Bourdier, y consacre un bel hommage à Bernadette Després qui vient de poser définitivement ses crayons et pinceaux: Tom-Tom et Nana sont orphelins. Je me souviens que nos enfants scrutaient avec impatience l’arrivée du facteur qui déposerait leur J’aime Lire dans la boîte aux lettres pour y découvrir une nouvelle aventure des deux enfants Dubouchon dans le restaurant familial « À la bonne fourchette ». La dessinatrice Pénélope Bagieu salue cette BD née en 1977 dont les épisodes, repris en livres en 1995, se sont vendus à plus de 17 millions d’exemplaires: « C’est la première BD que j’ai découverte. Tom-Tom et Nana, c’est hyper drôle, très libre. Je les ai relus aujourd’hui et je me suis rendu compte que c’était aussi très moderne : Nana n’a pas du tout un rôle de faire-valoir par rapport à Tom-Tom, leur meilleur copain est noir, leurs parents bossent tout le temps -y compris la mère…on est loin de Petit Ours Brun. »
« Vous tenez entre vos mains le rapport de la Mission d’exploration interplanétaire traduit en langage terrestre. Depuis 5 milliards d’années, à la demande du Haut Conseil Cosmique réunissant les délégations des formes de vie les plus savantes du cosmos, des données sont collectées sur les différentes intelligences qui se manifestent dans l’univers… »
Ce sont les premières lignes de ce très bel album documentaire qui nous fait toucher du doigt les inégalités et les préjugés des êtres humains. Cette mise à distance, cette vision extérieure proche de la démarche de Voltaire dans Micromégas, permettra aux enfants -et aussi aux adultes- d’avoir un autre regard, quelque peu distancié sur l’univers et notre avenir. Les dessins aux couleurs franches sont simples et drôles. Les chapitres abordent les sujets les plus divers avec le regard « objectif » , décalé et souvent drôle d’un extraterrestre extralucide: le sommeil, les cheveux, le poids, la taille, l’alimentation, l’hygiène… Dans les deux grandes pages consacrées au handicap on apprend que « La moitié des handicaps pourraient être évités, car ils sont directement liés à la pauvreté. »
À l’issue de l’analyse de ce rapport, le Haut Conseil Cosmique n’a pas décidé d’entrer en contact direct avec les Terrestres. Étonnant, non!?
LES TERRESTRES Une étude cosmique du genre humain des Polonais Ewa Solarz et Robert Czajka publié par La Joie de Lire… et conseillé par Melinda de la Librairie Lucioles ! (de 7 à 77 ans… et au-delà…)
La librairie Lucioles ( en partenariat avec Cinéclap) vous invite ce lundi 2 décembre au cinéma l’Amphi à 19h30 à une rencontre exceptionnelle avec Alain Damasio et à la projection du documentaire que Bruno Raymond-Damasio a réalisé sur son frère: Finir les furtifs ambitionne de capter le processus de création d’un écrivain et se présente comme un portrait intime et personnel d’Alain Damasio. « Je veux montrer à la fois l’auteur en phase de création, mais aussi mon frère en train de vivre. » dit le réalisateur qui sera évidemment présent.
Cette rencontre sera animée par Laurent Fidelle de la librairie Lucioles qui connaît bien l’œuvre d’Alain Damasio et que je remercie d’avoir écrit ces quelques lignes de présentation :
« Après avoir révolutionné la science-fiction française en y apportant une bonne dose de philosophie et un style littéraire très marqué avec « La Zone du dehors » et « La Horde du contrevent », Alain Damasio s’est fait connaître dans les médias pour son regard critique sur la société de surveillance et la dépendance numérique. Il est rapidement devenu une figure pour les mouvements alternatifs, participant à un recueil pour soutenir la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Il a également participé à la création d’une « Zone d’expérimentation sociale terrestre et enchantée » (ZESTE), l’École des vivants.
Son dernier roman Les furtifs est le fruit de cette expérience dans les littératures de l’imaginaire et de cet engagement politique. On peut également voir, dans les personnages de ces furtifs, l’influence du philosophe naturaliste Baptiste Morizot : des animaux si rapides qu’ils sont presque impossible à repérer par les humains. Leur découverte va changer la société ultralibérale et liberticide de la France de 2040 et déclencher une révolte de la part des rebelles refusant cette société. Ce livre choral aux personnages ayant chacun leur propre langage a donné naissance à un album de musique, à des spectacles…et maintenant à un film sur sa conception par Bruno Raymond-Damasio le frère de l’auteur, lui-même documentariste »
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