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KALÉIDOSCOPES !

Fragments culturels paraissant chaque samedi matin

 Kaléidoscope 294: Rediffusion K28:Haïku. 

  Un petit coup d’œil dans le rétroviseur m’a permis de voir qu’il y a tout juste six ans ( déjà !) je consacrais l’un de mes premiers kaléidoscopes aux haïku.   J’ai récidivé à plusieurs reprises, parfois avec la complicité de mes lecteurs: K29.65.93.259… à retrouver sur ce blogue. 

N’hésitez pas à me faire part de vos nouvelles découvertes… ou inventions.

   Lire des haïku invite à se rappeler tout ce qui fait le sel de la vie, à saisir l’éphémère, l’insaisissable,une émotion … La contemplation de la nature est souvent présente au cœur du haïku.
Je vous propose un petit florilège personnel.
   Commençons par des haïku de Kobayashi Issa né en 1763 et qui fit graver sur sa tombe en 1827:


Ce sera donc cela
ma dernière demeure ?
cinq pieds de neige


Issa avait aussi écrit:


Quand je serai mort
sois gardienne de ma tombe
sauterelle !


   La vie d’Issa fut jalonnée de deuils dont on trouvera un écho dans un grand nombre de ses haïku:


Dans le vent d’automne
 les fleurs rouges
qu’elle aimait cueillir 


Sans toi en vérité 
trop grands
sont les bosquets 


Un monde de rosée
 que ce monde de rosée
 et pourtant, et pourtant 

   Mais Philippe Forest en exergue de Sarinagara, ce bouleversant roman de deuil, propose deux autres traductions de ce haïku célèbre:


monde de rosée
 c’est un monde de rosée
 et pourtant pourtant 


je savais ce monde
éphémère comme rosée
 et pourtant pourtant 

   Les haïku nous invitent à accepter l’impermanence. Tout, dans l’univers, naît, puis meurt.
Encore trois haïku d’Issa:


Me retournant sur la plage
même les traces de mes pas
ont disparu 


Mais l’humour n’est jamais loin:


Montrez de la compassion
 ils vous chieront dessus
les jeunes moineaux 

Par un pet du cheval
balayée dans les airs
une luciole 


Et pour terminer deux haïku contemporains:


Moteur en marche
devant le magasin bio
le gros 4 x 4


André Carrel


Square du centre-ville
 à la radio du clochard
les cours de la Bourse 


Damien Gabriels


“Est-ce le haïku qui aide à vivre sa vie ou bien est-ce la vie qui aide à en écrire ?” S’interrogeait le poète Thierry Cazals. Laissons la question en suspens…


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