La France est à un tournant de son histoire. Dans quelques jours, le Rassemblement National pourrait arriver au pouvoir, un parti issu du Front National créé en 1972 par Jean-Marie Le Pen et d’anciens nazis comme Pierre Bousquet et des nostalgiques du « temps béni des colonies » et de l’Algérie française. 
Sans rien renier de ses origines, le FN est devenu, en 2018, le RN. Les tentatives de dédiabolisation de Marine Le Pen ne peuvent faire oublier que ce parti d’extrême- droite est profondément xénophobe, raciste et antisémite. Un petit tour sur les réseaux sociaux permet de se faire une idée de la montée en puissance des appels à la haine de l’étranger. Au moins 45 candidats du RN aux législatives ont ouvertement tenu des propos racistes, antisémites ou pire négationnistes … et on peut craindre le pire dans les jours qui viennent. Il faut dire que l’exemple vient d’en haut puisque Jordan Bardella a affirmé en novembre dernier, que Jean-Marie le Pen n’était pas antisémite… alors qu’il a été condamné à six reprises pour cela.
En tête dans 95% des communes aux élections européennes, l’extrême-droite pourrait accéder au pouvoir pour la première fois depuis le régime de Vichy. Notre devoir de citoyen est d’empêcher que la liberté, l’égalité et la fraternité soient foulées aux pieds par un régime autoritaire, antiféministe, antiécologique, stigmatisant les étrangers en refusant le droit du sol. Le RN veut réserver les aides sociales aux Français.

Dans un entretien à Libération titré « Contre l’extrême droite, sortir de la torpeur, maintenant! », l’historien Patrick Boucheron nous exhorte à résister et à empêcher par notre vote la prise de pouvoir du RN: « on a trop crié au loup, on connaît la chanson–mais cette fois-ci, c’est vrai. Déterminés, et parfaitement conscients de ce qu’ils veulent, les électeurs du Rassemblement national s’apprêtent à exercer leur pouvoir. »
Emmanuel Macron, élu à deux reprises contre Marine le Pen avec les voix de citoyens soucieux de faire barrage à l’extrême-droite avait promis de réduire son influence… et n’a cessé de le faire progresser, reprenant même parfois ses positions et ses éléments de langage.
Dès le lendemain de cette calamiteuse dissolution, la macronie tente de nous faire croire qu’elle est encore le seul rempart contre le RN et que le rejet des « deux extrêmes » est la seule solution: décrire le Nouveau Front Populaire comme une formation d’extrême-gauche est un abus de langage, l’administration publique et le Conseil d’État considèrent la France Insoumise comme un parti de gauche et non d’extrême-gauche.
Quelques  hommes politiques de droite responsables comme Dominique de Villepin ont clairement dit qu’il était impératif de voter contre le RN et ses alliés qui mettent en danger la démocratie.
Pourrions-nous regarder dans les yeux nos enfants si notre abstention permettait l’arrivée au pouvoir d’un régime autoritaire qui menace nos libertés fondamentales?