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KALÉIDOSCOPES !

Fragments culturels paraissant chaque samedi matin

Kaléidoscope 76: Moins d’écran c’est plus de vie.

On peut dire que le neuroscientifique Michel Desmurget a de la suite dans les idées.
Dès 2011, dans un livre au titre quelque peu anxiogène : “TV lobotomie. La vérité scientifique sur les effets de la télévision”. Il montrait les ravages provoqués par l’exposition massive aux écrans, en particulier sur le cerveau des enfants.
Il récidive aujourd’hui avec “La fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants.” Un ouvrage qui est, comme vous l’avez deviné, loin de promettre à nos enfants un avenir radieux.
Michel Desmurget , directeur d’une équipe de recherche sur la plasticité cérébrale au CNRS n’y va pas avec le dos de la cuillère : ” On peut vraiment parler d’épidémie chez les adolescents ; c’est un problème majeur de santé publique. La littérature dans son ensemble indique notamment des effets délétères des écrans sur la concentration.(…) Pour les adolescents, cela prend entre 40 et 50 pour cent du temps de veille ; l’une des atteintes majeures porte sur le sommeil.”
Mais Michel Desmurget insiste particulièrement dans son ouvrage sur les effets délétères des écrans sur les plus jeunes.” Chez un enfant de 18 mois, chaque demi-heure supplémentaire passée avec un appareil mobile multiplie par 2,5 la probabilité d’observer des retards de langage. De même, plus le temps d’écran est important, moins les enfants sont exposés aux bienfaits de l’écrit, de la lecture.”
Le neuroscientifique n’y va pas par quatre chemins et considère qu’il ne faut pas d’écran avant six ans, même si l’OMS (organisation mondiale de la santé) a dit zéro avant un an et une heure maximum avant cinq ans. On est loin du compte puisque pour un gamin de trois ans, la moyenne est de 2h45 par jour. À cinq ans, on monte à 4h45 et un adolescent à 6h40. De la folie extravagante pour Michel Desmurget. Entre l’âge de deux et sept ans, un enfant consacre l’équivalent de 7 années de temps scolaire aux écrans, bien davantage que devant son instituteur !
“À Taiwan, ils ont légiféré . Quand on met un enfant de moins de deux ans face à un outil numérique, on prend 1500 € d’amende. Ils considèrent que c’est une maltraitance.”
Et comme vient de le montrer la grande étude PISA sur les résultats scolaires dans le monde Taïwan surclasse la France.

“Ce qui se produit en ce moment est une expérience inédite de décérébration à grande échelle.”
La fabrique du crétin digital montre que les géants du numérique font tout pour minimiser l’emprise calamiteuse des écrans,sur la jeunesse en particulier. Dans les années 50, les industriels du tabac ont dépensé beaucoup d’argent pour tenter de faire croire que la cigarette n’était pas mauvaise pour la santé. Est-ce un hasard si les patrons des géants du numérique mettent leurs enfants dans des écoles sans écran ?
Des chercheurs de l’université de Stanford vont encore plus loin et parlent de danger pour la démocratie. Face aux flux d’infos, les jeunes sont incapables de les critiquer ou de les évaluer.

L’UPOP et la librairie Lucioles accueillent Michel Desmurget pour une conférence qui portera -vous l’avez deviné !- sur les dangers des écrans pour nos enfants ce jeudi 19 décembre à 19h30 à l’Amphi Ponsard. Il est prudent de réserver rapidement .

Et maintenant pour paraphraser une célèbre émission de télévision récemment disparue, vous pouvez reprendre une activité normale et abandonner l’écran sur lequel vous lisez mon kaléidoscope …pour vous plonger dans la lecture du livre de Michel Desmurget.

À tchao bon dimanche!


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