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KALÉIDOSCOPES !

Fragments culturels paraissant chaque samedi matin

Kaléidoscope 70: Léonard de Vinci. Perutz et Findley.

Vous allez avoir beaucoup de mal à échapper dans les semaines qui viennent à Léonard. Autant vous en parler avant que vous soyez saturés. Vous savez déjà qu’une belle exposition lui sera consacrée au Louvre à partir du 24 octobre et jusqu’au 24 février 2020 à l’occasion du 500ème anniversaire de sa mort à Amboise au château du Clos Lucé que lui avait offert François premier.
Ce modeste kaléidoscope se contentera de vous rappeler que Léonard est né dans le village de Vinci près de Florence d’une paysanne illettrée, qu’il apprendra à peindre dans l’atelier de Verrochio qui se rendra vite compte du génie de son élève au point d’en abandonner les pinceaux.
Cet autodidacte curieux de tout, musicien, inventeur génial de machines de guerre, d’automates spectaculaires passera sa vie à étudier l’anatomie humaine et à la dessiner, disséquant pour ce faire une trentaine de cadavres, ce qui n’était pas très bien vu à son époque par les autorités religieuses.
Léonard de Vinci est surtout l’inventeur d’une peinture capable de saisir le mouvement de la vie au prix d’un travail incessant. On pense qu’il a passé plus de dix ans sur chacun de ses chefs-d’œuvre, la plupart restés inachevés tant il était perfectionniste .
C’est évidemment avec la Joconde que Léonard est allé le plus loin dans sa volonté d’harmonie qui imprègne littéralement le tableau. La fascination mystérieuse qu’inspire Mona Lisa est telle qu’elle reçoit un courrier de ministre, des vœux pour Noël et la nouvelle année. Gageons que, cette année, elle recevra une foule de cadeaux d’anniversaire qui ne devraient pas lui faire perdre son légendaire sourire ! On n’empêchera pas non plus les spéculations les plus fantaisistes sur l’identité du modèle dont on sait aujourd’hui avec certitude qu’il s’agit de Lisa Gherardini, épouse du marchand florentin Francesco del Giocondo.
Mais pour aller beaucoup plus loin dans la connaissance de ce génie universel, ce Pic de la Mirandole, ingénieur, architecte, mathématicien, astronome, écrivain… capable d’élaborer une théorie générale du monde, plongez-vous dans la biographie de Serge Bramly qui vient d’être rééditée chez Lattès. Serge Bramly vient aussi de réaliser un documentaire “Léonard de Vinci, l’homme universel.”
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que Léonard de Vinci est en bonne place dans “Pourquoi c’est connu? Le fabuleux destin des icônes du Louvre” de Vincent Brocvielle. Un livre passionnant, émaillé d’anecdotes, abondamment illustré, qui nous fait découvrir plus d’une cinquantaine de peintures ou sculptures, de la Vénus de Milo au Radeau de la Méduse en passant par les tableaux du Caravage, d’Arcimboldo,de Vermeer ou de Rembrandt.
Et pour terminer deux œuvres littéraires formidables inspirées par Léonard de Vinci. Tout d’abord Le Judas de Léonard , ouvrage posthume de Leo Perutz, paru en 1959, qui raconte la quête du peintre, en 1498, dans les bas-fonds de Milan de son modèle pour le Judas de cette fameuse Cène.
Depuis sa mort en 2002 Timothy Findley, que j’ai eu la chance de rencontrer, est un peu tombé dans l’oubli. Pilgrim, publié il y a tout juste 20 ans est un roman génial, à la construction brillante et hardie, tour à tour roman historique, fantastique et métaphysique.
Le récit commence au début du XXe siècle, à l’époque du vol de la Joconde au Louvre. Pilgrim, l’auteur d’un livre fameux sur Léonard de Vinci, décide d’en finir avec la vie et se pend dans son jardin de Londres. Deux médecins signent l’attestation de son décès. Cinq heures plus tard, son cœur se remet à battre : la mort n’a pas voulu de lui.
Commence alors un long périple à travers le temps et l’espace qui nous conduit tout d’abord à la clinique de Carl Gustav Jung, à Zurich puis dans l’Italie de la Renaissance où Pilgrim semble avoir côtoyé Léonard de Vinci et Sainte Thérèse d’Avila.
Laissez-vous emporter par l’écriture jubilatoire et inventive de Timothy Findley et découvrez le mystère des mains de Mona Lisa.


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