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KALÉIDOSCOPES !

Fragments culturels paraissant chaque samedi matin

Kaléidoscope 31: Les banques réchauffent la planète. René de Obaldia.

Décidément les banques , dont j’ai dénoncé les pratiques dans mon dernier kaléidoscope, sont incorrigibles ! Elles font à nouveau la une du Monde qui titre sur quatre colonnes à sa une du dimanche 25 novembre :
LES BANQUES FRANÇAISES FINANCENT MASSIVEMENT LE PÉTROLE ET LE CHARBON
“Les grandes banques françaises ont consacré 71% de leurs financements énergie aux ressources fossiles, contre 20% aux renouvelables en 2016-2017. Elles ont réduit leurs investissements dans l’éolien et le solaire, soulignent les ONG Oxfam et les Amis de la Terre “
Quand on sait que les énergies fossiles sont la première cause du changement climatique on a envie de se pincer pour être certain d’avoir bien lu!
Et le constat est détaillé sur deux pages, camemberts à l’appui! On retrouve évidemment à la manœuvre le trio infernal dénoncé la semaine dernière mais la plupart des autres banques françaises ont encore du pain ( bio de préférence !) sur la planche (issue de forêts gérées durablement) pour verdir leurs financements.
Mais j’arrête là ces propos pessimistes, malheureusement dans l’air du temps, pour consacrer l’essentiel de ce kaléidoscope à un auteur dont j’affectionne en particulier le théâtre et la poésie et dont je dévoilerai le nom la semaine prochaine… mais je suis convaincu que certains d’entre vous l’auront reconnu à la lecture de ce poème :

Chez moi, dit la petite fille
On élève un éléphant.
Le dimanche son œil brille
Quand Papa le peint en blanc.

Chez moi, dit le petit garçon
On élève une tortue.
Elle chante des chansons
En latin et en laitue.

Chez moi, dit la petite fille
Notre vaisselle est en or.
Quand on mange des lentilles
On croit manger un trésor.

Chez moi, dit le petit garçon
Nous avons une soupière
Qui vient tout droit de Soissons
Quand Clovis était notaire.

Chez moi, dit la petite fille
Ma grand-mère a cent mille ans.
Elle joue encore aux billes
Tout en se curant les dents.

Chez moi, dit le petit garçon
Mon grand-père a une barbe
Pleine pleine de pinsons
Qui empeste la rhubarbe.

Chez moi, dit la petite fille
Il y a trois cheminées
Et lorsque le feu pétille
On a chaud de trois côtés.

Chez moi, dit le petit garçon
Passe un train tous les minuits.
Au réveil, mon caleçon
Est tout barbouillé de suie.

Chez moi, dit la petite fille
Le Pape vient se confesser.
Il boit de la camomille
Une fois qu’on l’a fessé.

Chez moi, dit le petit garçon
Vit un Empereur chinois.
Il dort sur le paillasson
Aussi bien qu’un Iroquois.

Iroquois ! dit la petite fille.
Tu veux te moquer de moi.
Si je trouve mon aiguille,
Je vais te piquer le doigt !

Ce que c’est d’être une fille !
Répond le petit garçon.
Tu es bête comme une anguille
Bête comme un saucisson.

C’est moi qu’ai pris la Bastille
Quand t’étais dans les oignons.
Mais à une telle quille
Je n’en dirai pas plus long !


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