Cette semaine, un kaléidoscope fidèle à son étymologie, fragmenté à souhait!
Premier fragment: à propos d’étymologie, j’ai longtemps hésité avant de me décider à choisir -ou plutôt à ne pas choisir- le sujet de cette chronique hebdomadaire, en bref j’ai tergiversé. Un verbe qui ne date pas d’hier puisque Rabelais l’utilise en 1539. Le mot vient de tergum, le dos et vertere, tourner d’où le sens d’ « user de détours, de faux-fuyants pour éviter de donner une réponse nette, pour retarder le moment de la décision» comme le précise le «Dictionnaire culturel en langue française (le Robert)» qui propose comme synonyme atermoyer, biaiser, ergoter, hésiter longuement…
Deuxième fragment (qui n’use pas de faux-fuyants): les neurosciences montrent que le pouvoir réduit les zones de l’empathie du cerveau.
Troisième fragment: un article paru récemment dans la très sérieuse revue Science vient de prouver que le baiser sur les lèvres (rouler un patin m’apprend le Robert -mot souvent au pluriel désignant les seins grâce à Monsieur Robert, qui fabriqua le premier biberon à tétine en caoutchouc en 1888- rouler un patin, donc, provient d’un calembour (mot dont je vous laisse découvrir l’étymologie un tantinet «capilotractée») sur le patin à roulettes, entraînant le verbe rouler.) Vous me suivez! Bravo! Car je pensais avoir perdu la plupart de mes lecteurs avec cette empilement de parenthèses, de guillemets, tirets et autres points d’exclamation!!!
Mais trêve de tergiversations ! Le baiser sur les lèvres, le baiser d’amour, aurait au moins 4000 ans comme le montrent sans ambiguïté des plaques d’argile conservées au British Museum.
L’article de Science révèle aussi, plus trivialement, que l’émergence du baiser n’est pas pour rien dans la transmission des maladies et une étude néerlandaise brise définitivement les ailes du baiser romantique en proclamant que « lorsqu’on embrasse quelqu’un avec la langue pendant 10 secondes, on échange 80 millions de bactéries d’environ 700 variétés. »
Dernier fragment: on peut désormais se faire allonger tibia ou fémur et gagner ainsi jusqu’à 14 cm ! L’opération vous coûtera évidemment… un bras! entre 65 000 et 135 000 € sans compter les frais pour se rendre à la clinique de Las Vegas où officie le docteur Kevin Debiparshad: « 80% de mes patients sont des hommes, tous âges confondus. La taille reste l’attribut masculin par excellence. Elle va de pair avec la posture, la confiance en soi. Je reçois beaucoup d’hommes politiques en campagne, des chefs d’entreprise, des acteurs qui peinent à décrocher un rôle.»
Drôle de monde où des êtres humains se font allonger les jambes pour tenter d’avoir le bras long!
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