« Cette réforme va faire travailler les gens dans un climat d’incertitude et productiviste. On va nous faire travailler plus, produire plus et donc polluer plus. Et encore une fois, c’est injuste envers les plus précaires qui sont les plus vulnérables au dérèglement climatique. C’est la double peine. Enfin, si cette réforme passe, les inégalités de pensions vont conduire à la retraite par capitalisation, qui permet de financer les énergies fossiles. C’est remettre une couche sur le dérèglement climatique. Ils prétendent que cette réforme est urgente, mais c’est la lutte contre le dérèglement climatique qui n’attend pas ! »

   C’est ainsi que s’exprime, en marge de la dernière manifestation, Clem Converset-Doré, porte-parole d’Alternatiba Paris interrogée par Vert, le journal indépendant d’actualité en ligne sur l’écologie à qui j’ai consacré mon 192ème kaléidoscope à retrouver sur le blogue… et qui présente ces opposants à la réforme des retraites qui associent crise sociale et péril écologique.

   Greenpeace ne dit pas autre chose en affirmant que cette réforme des retraites affecte les personnes défavorisées, également touchées  par le changement climatique et qu’elle va à l’encontre de la cohésion sociale dont notre pays a profondément besoin. Analyse en profondeur à retrouver avec ce lien:
  https://www.greenpeace.fr/reforme-des-retraites-pourquoi-question-ecologie/

L’ONG Oxfam, dans son rapport annuel estime qu’il suffirait que l’on prenne 2 % de la fortune des 42 milliardaires français pour résorber le déficit du régime des retraites.

   Comment peut-on accepter une réforme qui pénalisera davantage les plus modestes que les plus riches?
   Comment peut-on accepter une réforme qui pénalisera davantage les femmes
-aux carrières souvent fractionnées-que les hommes?
   Comment peut-on accepter un tel mépris des syndicats, pour une fois tous unis, en leur disant que 64 ans, ce n’est pas négociable?
   Comment peut-on accepter de pénaliser les salariés en évitant toute hausse d’impôts ou de cotisations sociales sur les plus riches et sur les employeurs comme le dit l’économiste Pierre Khalfa qui rappelle que le COR (conseil d’orientation des retraites) pourtant régulièrement alarmiste (son rapport 2013 projetait un déficit de 22 milliards d’euros pour 2022 et c’est un excédent de 3 milliards qui a été constaté), estime aujourd’hui que « les dépenses de retraite sont globalement stabilisées et même à très long terme, elles diminuent dans trois hypothèses sur quatre. »

    Il faut rappeler que l’espérance de vie en bonne santé en France est de 65,9 années chez les femmes et de 64,4 chez les hommes, en dessous de la moyenne européenne.
   Mais il faut surtout rappeler que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : la différence d’espérance de vie à la naissance entre les 5 % les plus riches et les 5 % les plus pauvres est en France de 13 ans pour les hommes et de huit ans pour les femmes.
   Cette réforme ne cherche à aucun moment à corriger ces inégalités et risque au contraire de les accroître 

   Qui a dit: «Quand on est soi-même en difficulté et qu’on a une carrière fracturée, bon courage pour arriver à 62 ans! »? et qui qualifiait même d’ « hypocrite » le fait de vouloir reculer l’âge légal à 64 ans?
   Philippe Martinez? Jean-Luc Mélenchon? Que nenni! Il s’agit d’un certain Emmanuel Macron… en 2019. Vidéo disponible sur YouTube.

   Les deux manifestations contre la réforme ont vu défiler dans toute la France, dans les petites villes en particulier, des personnes qui, loin de vouloir « bordéliser » le pays, souhaitaient pour elles et leurs enfants, plus présents que d’habitude dans les cortèges, un autre horizon que le travail.