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KALÉIDOSCOPES !

Fragments culturels paraissant chaque samedi matin

Kaléidoscope 125: Petite fille de Sébastien Lifshitz. Climat. Dick.

Non les brav’ gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux…
chantait Brassens en 1952 dans “La mauvaise réputation”.

Il y a encore du chemin à parcourir ( pour prolonger la métaphore routière ) pour que “les braves gens” acceptent que les autres suivent une autre route qu’eux.
On imagine l’autre belle chanson qu’aurait pu écrire Anne Sylvestre si elle avait pu voir ce portrait émouvant de Sasha, ses silences, son regard, ses pleurs, cette dignité. Dès l’âge de trois ans Sasha, née avec un sexe de garçon, sait qu’elle est une fille et le dit à ses parents interloqués par cette certitude.

Grâce à la caméra sensible, pudique et à hauteur d’enfant de Sébastien Lifshitz, nous allons suivre une année de la vie de Sasha qui, à sept ans, est consciente qu’elle est prisonnière dans son corps de petit garçon et qu’elle est une petite fille. Petite fille est le titre choisi par le documentariste à qui l’on doit Adolescentes où il a filmé pendant cinq ans deux jeunes lycéennes inséparables de Brive-la-Gaillarde. On espère que le film poursuivra en janvier sa carrière retardée puis stoppée par ce satané confinement.
Mais “les braves gens” , ici les enseignants et la direction de l’école où Sasha est scolarisée, habillée en petit garçon, ne veulent pas, pendant longtemps, entendre parler de cette différence, enfermés dans leur esprit normatif.
Karine, la mère, en revanche va se battre pour que son enfant souffre le moins possible, pour que son enfant ne soit pas complètement privée d’enfance. Le père, les frères et sœurs, eux aussi acceptent Sasha et font bloc derrière elle.
Dans une des premières séquences du film, on voit Sasha et sa mère rencontrer pour la première fois une pédopsychiatre à l’écoute de la douleur de cette enfant rejetée à l’école et de la souffrance de la mère qui, ayant désiré une fille, se sent coupable. Elle leur explique que cette ” dysphorie de genre” concerne des centaines d’enfants et que les désirs de la mère n’y sont pour rien. On se demande comment le réalisateur parvient à faire oublier sa caméra et à aucun moment le spectateur ne se sent voyeur. Au contraire, il est comme le réalisateur, en empathie avec ces êtres de chair, de sang et de larmes. “Comme immergé dans leurs émotions” ainsi que le dit si bien Sébastien Lifshitz.
Finalement Sasha et sa famille sont là pour nous aider à accepter cette singularité, à priori si dérangeante.
Et la belle séquence où on la voit danser avec ses ailes de papillon nous fait espérer que Sasha pourra prendre son envol et devenir une grande fille…et on se prend à rêver que le réalisateur décide d’accompagner Sasha pendant quelques années .
Si vous n’avez pas eu la chance de voir “Petite fille”, pas d’inquiétude! Le documentaire est visible en suivant ce lien:
https://www.arte.tv/fr/videos/083141-000-A/petite-fille/
ou sur Arte.tv ( en riplait comme on dit en français) jusqu’au 30 janvier 2021.

Vous pouvez, si vous le voulez, voir mon article sur "Adolescentes" ( kaléidoscope 112)

Comme plus de 410 000 autres citoyens français , j’ai signé la pétition (lien ci-dessous) pour appeler Emmanuel Macron à tenir son engagement pris auprès de la convention citoyenne pour le climat d’une véritable loi climat qu’il est en train de faire passer à la trappe…

Il en va de notre avenir, de celui de nos enfants et tout simplement de l’avenir de la planète.

https://secure.avaaz.org/campaign/fr/france_convention_climat_rb3/?kNbRjbb

“C’était une espèce de théologien sauvage. Il faisait partie de ces gens qui cherchent le sens de la vie, mais qui ont toujours l’idée qu’il y a quelque chose de caché derrière le réel, que le réel est truqué. Et au fond, c’est cette intuition là à laquelle il a donné une forme de sophistication littéraire absolument incroyable, qui est aussi la raison pour laquelle il est devenu une telle figure de la culture. “
Voici comment Emmanuel Carrère présente au micro de Guillaume Erner Philip K. Dick, selon lui un écrivain majeur du XXème siècle à qui il a consacré une biographie au titre dickien en diable “Je suis vivant et vous êtes mort”.
L’excellence émission La compagnie des auteurs de France Culture ( du lundi au jeudi de 15h à 16h ) parlera toute cette semaine de Philip k. Dick…et Emmanuel Carrère en sera l’invité jeudi.


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