Lionne : une femme fière, fougueuse, courageuse. Telle est la définition du Petit Robert .
Le documentaire de 52 minutes réalisé par le journaliste de France 3 et documentariste Farid Haroud consacré à l’histoire méconnue de la création de l’équipe féminine de Lyon est judicieusement intitulé «Comme des lionnes»
Et c’est vrai que les femmes ont dû se battre pour pouvoir jouer au football. C’est en 1881 que se jouera le premier match de football féminin. Mais l’histoire de cette pratique est semée d’embûches et en 1941 la pratique féminine du football est interdite par le régime de Vichy. Sans parler des nombreux pays dans le monde où les femmes encore aujourd’hui n’ont pas le droit d’y jouer.
Farid Haroud a effectué un remarquable travail de recherche d’archives et il nous fait découvrir les débuts héroïques du FC Lyon dans les années 70 grâce à la tenancière de la brasserie «L’ours blanc » derrière la gare de Perrache. Madame Toutain, passionnée de football, entraîne la première équipe féminine. D’anciennes joueuses témoignent de cette époque héroïque, des difficultés rencontrées, de l’absence de moyens, des entraînements sur un parking…
Aux côtés de Farid Haroud -en voix off-, la joueuse de l’OL Selma Bacha découvre ces images d’archives et il faut voir son regard ahuri quand elle comprend la remarque graveleuse sur les joueuses dans les vestiaires du commentateur blaireau Thierry Roland.
Aujourd’hui l’équipe féminine de Lyon est le plus grand club du monde : elle a gagné huit ligues des champions, seize championnats et dix coupes de France.
Il ne vous reste que très peu de temps pour regarder en replay, jusqu’à ce dimanche 16 juillet, ce remarquable documentaire sur la chaîne LCP-Public Sénat.
L’histoire d’un combat permanent où rien ne semble jamais acquis intéressera même ceux qui , comme moi, ne sont pas des passionnés du ballon rond.
Il reste encore aujourd’hui du chemin à parcourir et les préjugés machistes et sexistes ont la vie dure comme le montre cette réaction du joueur et dirigeant Bernard Lacombe qui, il y a dix ans, affirmait: « Je ne discute pas avec les femmes de football, c’est mon caractère et ma vision des choses. Qu’elles s’occupent de leurs casseroles et ça ira beaucoup mieux. »
Bref retour sur mon kaléidoscope de la semaine dernière consacré aux émissions de France Culture sur Jean Moulin et Pierre Dac, toujours «ré-écoutables»: j’ai ajouté sur mon 237ème envoi quelques pensées de Pierre Dac frappées au coin du non-sens!
Je vous invite cette semaine à écouter les cinq épisodes de 28 minutes consacrés à l’un des premiers lanceurs d’alerte qui a dit il y a plus de 50 ans : « si nous ne parvenons pas à réduire les émissions de gaz carbonique, la dégradation du climat risque d’atteindre le point de non retour à partir duquel on ne serait plus en mesure de pouvoir rétablir un ordre climatique viable». C’est encore lui qui avait été le premier, à l’élection présidentielle de 1974, à porter la voix de l’écologie et je le revois, dans un spot de campagne, avec son pull rouge à col roulé et son verre d’eau sur la table, nous alertant sur les menaces pesant sur ce bien vital.
Vous avez reconnu cet agronome qui a écrit en 1973 un livre fondateur, au titre prémonitoire «L’utopie ou la mort ». Sylvain Bourmeau le fait revivre dans cette série de cinq émissions intitulées: « Avoir raison avec… René Dumont ».
Le parcours d’un homme qui s’est battu -comme un lion- pour nous alerter sur l’urgence écologique.