“Qu’est-ce qu’elle a donc fait
La p’tite hirondelle
Elle nous a volé
Trois p’tits sacs de blé…”
Les plus âgés de mes kaléidoscopeurs se souviennent du début de cette comptine.
On peut craindre que nos enfants et petits-enfants n’aient même pas la chance de voir ces oiseaux si fréquents jadis dans nos campagnes .
Vert, le journal indépendant d’actualité en ligne sur l’écologie ( https://vert.eco/ ) dont je vous ai plusieurs fois parlé ( voir en particulier K192: Vert de terre (au carré) sur ce blogue à retrouver grâce à l’excellent moteur de recherche) nous alerte dans son numéro du 28 septembre sur le déclin des oiseaux en relayant l’indispensable rapport de l’ONG Birdlife intitulé “État des populations d’oiseaux dans le monde”.
Dès 1962 – il y a donc 60 ans- l’américaine Rachel Carson publiait un livre hélas plus que jamais d’actualité, récemment réédité, devenu un livre-culte pour les défenseurs de la nature: “Le printemps silencieux”. Ce livre contribua à l’interdiction du DDT aux États-Unis malgré le puissant tir de barrage des lobbies de l’industrie chimique, plus que jamais hostiles à toute interdiction des pesticides qui tuent les insectes, principale nourriture des oiseaux.
Près de la moitié des espèces d’oiseaux sont en déclin à cause des activités humaines et une espèce d’oiseau sur huit est aujourd’hui menacée d’extinction… et ce risque de disparition s’intensifie de jour en jour.
En tête des menaces, le développement de l’agriculture intensive affecte près de 73 % des espèces, devant l’exploitation forestière (50%), la chasse (38%) et le changement climatique (34%).
Évidemment, l’artificialisation des sols et les incendies -de plus en plus ravageurs- aggravent encore ce déclin.
Quand on sait que les oiseaux insectivores consomment chaque année dans le monde entier entre 400 et 500 millions de tonnes d’insectes ravageurs, on devrait prendre conscience que nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis en ne les protégeant pas.
“Pour inverser la tendance,-écrit “Vert”- il faudra notamment protéger les sites importants pour la biodiversité, restaurer les habitats, lutter contre la surexploitation et le massacre illégal de certaines espèces. 60 % des extinctions d’oiseaux, de mammifères et d’amphibiens pourraient ainsi être évitées en restaurant seulement 15 % des terres dans les zones prioritaires identifiées par les scientifiques.”
L’aptitude au vol des oiseaux a toujours fait rêver les hommes. En observant le vol majestueux d’un rapace ou les virevoltes imprévisibles des hirondelles, nous n’avons pu nous empêcher de les envier et de rêver d’être -ne serait-ce que quelques instants- à leur place.
Et pour rêver encore, et s’émerveiller je termine par quelques prouesses d’oiseaux signalées par le rapport de Birdlife:
La Barge rousse effectue des vols de plus de 12 000 km sans s’arrêter lors de sa migration de l’Alaska à la Nouvelle-Zélande, le plus long vol sans escale enregistré pour un oiseau.
La Sterne arctique parcourt chaque année jusqu’à 90 000 km de l’Arctique à l’Antarctique.
Un Manchot empereur a été enregistré en plongée à 564 m de profondeur et pendant des périodes de plus de 30 minutes.
Wisdom, un Albatros de Laysan bagué en 1956, aura au moins 70 ans en 2021, ce qui en fait le plus vieil oiseau connu de l’histoire.
Le Faucon pèlerin est l’animal le plus rapide sur terre, il est capable de descendre en piqué à plus de 300 km à l’heure.
Pour vous envoler encore, j’ai consacré plusieurs kaléidoscopes aux oiseaux: K13: chardonnerets et oiseaux indicateurs. K103: l’albatros. K142: consacré au magnifique livre de Vinciane Despret “Habiter en oiseau” dans lequel elle affirme que la manière d’être au monde des oiseaux nous est particulièrement nécessaire.
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