. Plusieurs d’entre vous ont eu la chance de rencontrer Joseph Ponthus et ont été marqués par l’intensité de sa présence dont on peut retrouver un écho dans La Grande Librairie où il avait été invité en 2019 pour son grand et malheureusement unique livre: À la ligne.
https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-11/905021-a-la-ligne-de-joseph-ponthus-le-livre-coup-de-coeur.html

Bel article cette semaine dans Télérama de Pierre Lepape sur Philippe Jaccottet intitulé tout simplement poète: ” Il voulait dépouiller la langue de toute affectation pour dévoiler la beauté nue du monde. (…) Il cherche les secrets d’une poésie si simple, si transparente, si rigoureusement éclairée qu’elle ne s’interpose plus entre les lecteurs et la beauté du monde qu’elle présente” écrit Pierre Lepape qui souligne l’orgueilleuse simplicité de Jaccottet synthétisée dans ce souhait: ” Que l’effacement soit ma façon de resplendir.”

Il y a un peu plus de 20 ans, notre fils Jonathan avait découpé dans le courrier des lecteurs du toujours quotidien Le Monde ce texte qui a longtemps trôné- c’est le cas de le dire!- dans une pièce de la maison où nous nous confinons seuls à intervalles plus ou moins réguliers.
Ce texte que je viens de retrouver, ce conte de notre temps, n’a rien perdu de sa pertinence et de son impertinence… même si depuis l’an 2000 les thons sont encore davantage menacés de disparition.

  LA PÊCHE AU THON 

Un investisseur américain se promène au bord de l’eau dans un petit village côtier mexicain. Un bateau rentre au port, contenant plusieurs thons. L’Américain complimente le pêcheur mexicain sur la qualité de ses poissons et lui demande combien de temps il lui a fallu pour les capturer. Pas très longtemps, répond le Mexicain. Mais alors, pourquoi n’êtes-vous pas resté plus longtemps pour en attraper plus ? demande le banquier. Le Mexicain répond que ces quelques poissons suffiront à subvenir aux besoins de sa famille.

L’Américain demande alors : mais que faites-vous le reste du temps ? Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir, je vais au village voir mes amis, nous buvons du vin et jouons de la guitare. J’ai une vie bien remplie. L’Américain l’interrompt : j’ai un MBA (master of business administration) de l’université Harvard et je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un plus gros bateau. Avec l’argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez en acheter un deuxième, et ainsi de suite jusqu’à ce que vous possédiez une flotte de chalutiers. Au lieu de vendre vos poissons à un intermédiaire, vous pourriez négocier directement avec l’usine et même ouvrir votre propre usine. Vous pourriez alors quitter votre petit village pour Mexico City, Los Angeles, puis peut-être New York, d’où vous dirigeriez toutes vos affaires.

Le Mexicain demande alors : combien de temps cela prendrait-il ? Quinze à vingt ans, répond le banquier. Et après ? Après, c’est là que ça devient intéressant, répond l’Américain en souriant. Quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en Bourse et vous gagnerez des millions. Des millions ? Mais après ? Après, vous pourrez prendre votre retraite, habiter dans un petit village côtier, faire la grasse matinée, jouer avec vos enfants, pêcher un peu, faire la sieste avec votre femme et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec vos amis. Paul Hansquine

En ces temps troublés, les musées sont fermés… mais les galeries restent ouvertes. C’est ainsi que les heureux habitants de Lyon et des alentours peuvent découvrir jusqu’au 13 mars ( du mardi au samedi de 12h à 17h30) une belle et forte exposition de Florence Grenot dans la galerie Tatiss au 35 rue Auguste Comte.

” Au-delà de son talent de coloriste, Florence Grenot donne corps à ses paysages et scènes de vie par quelques traits faisant apparaître la figuration. Joyeuse dans sa vie, elle a eu le don de guérir l’autre par sa peinture.” Écrit la galeriste. Comme elle a raison ! 14 grands tableaux imposent leur intense présence et j’aime son art d’assembler ces grandes taches de couleurs d’où surgit un visage si vite esquissé ou un oiseau comme saisi sur le vif.

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