J’ai toujours aimé l’aspect un peu étrange de ce mot, l’initiale peu habituelle, kangourou, kraft, kakémono, kaki me plaisent aussi beaucoup. Enfant, j’adorais les kermesses sans connaître l’étymologie religieuse du mot!
Le dictionnaire historique de la langue française du sieur Robert m’apprend qu’il est composé des mots grecs Kalos: beau ( le Calli de calligraphie ), eidos : image, aspect ( qui a donné aussi idole) et skopein : scope ( comme dans cinémascope) exprimant l’idée de regarder une belle image.
J’ai le souvenir d’avoir , enfant, passé des heures à regarder, le nez levé au ciel, dans ce tube en carton ou en bois , fasciné par ces figures colorées et fragmentées toujours différentes.
Ce rendez-vous hebdomadaire ambitionne de proposer, comme un kaléidoscope, une ” succession rapide et changeante de sensations, d’impressions ” dixit le Robert.
Aujourd’hui mon kaléidoscope vous emmène au cinéma : SONATE POUR ROOS du cinéaste néerlandais Boudewijn Koole ( son prénom est moins cool que son nom!) est un film d’une grande intensité.
Roos, photographe reconnue, rend visite à sa mère, Louise, pianiste qui eut son heure de gloire et qui donne maintenant des cours de piano dans ce magnifique coin perdu de Norvège. Elle vit avec son fils Bengt, obsédé par la découverte des sons de la nature. La complicité entre Roos et son petit frère est montrée avec une belle délicatesse : la séquence où il fait découvrir à sa sœur une étonnante cascade de glace dont il joue comme d’un orgue est superbe.
On est constamment frappé par la délicatesse de la mise en scène, par la beauté des immensités enneigées de l’hiver norvégien et ces balades avec les chiens de traîneaux qui ne parviennent pas à apaiser les tensions entre la mère et la fille.
SONATE POUR ROOS est un film tendre et dur, lent et contemplatif. Il aborde avec finesse la complexité des relations entre une mère et une fille.
Une sonate qui a parfois des airs de requiem.
La semaine prochaine Kaléidoscope 4 sera consacré à JOËL VERNET qui sera à Lucioles mercredi 30 mai à partir de 18h.
Il m’a fait l’amitié de m’envoyer ( à la suite de mon premier envoi) un texte inédit qu’il m’a autorisé à vous faire parvenir.
En attendant sa venue lisez les livres de Joël Vernet . Il en a écrit plus de cinquante parmi lesquels je vous conseille “La nuit errante “, “Cœur sauvage, lettre à Marina Tsvetaïeva “, “Nous ne voulons pas attendre la mort dans nos maisons ” et les deux derniers “Nous partons tous” et ” La vie buissonnière “.
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