Trois films cette semaine au programme. Les deux premiers débarquent tout juste sur les écrans.
Commençons par le film de Valeria Golino, cette actrice italienne qu’on a connue dans Rain Man où elle jouait le rôle de la petite amie de Tom Cruise, le frère de Dustin Hoffman. Elle est passée derrière la caméra en 2013 pour tourner Miele. Euforia, son deuxième film, met en scène Matteo, entrepreneur prospère dans le business de la restauration de l’art sacré. Il aime faire la fête. Bavard, fantaisiste, dépensier, extraverti , préoccupé de son apparence au point de se faire refaire…les mollets ! Les retrouvailles avec Ettore, son frère silencieux et austère, amoureux des livres et de la nature, modeste enseignant vont se faire sous le signe de la maladie qui le frappe.
Valeria Golino a réussi un beau film sur les non-dits et les mensonges dans la tradition de la comédie italienne.
La séquence finale avec les oiseaux tournoyant dans le ciel au-dessus de la ville est d’une grande beauté.

Après Le déclin de l’empire américain et Les invasions barbares, on attendait le troisième volet de la trilogie du réalisateur québécois Denys Arcand. La chute de l’empire américain est un pamphlet ironique et politiquement incorrect sur les dérives de la finance et sur la misère du monde. Le film navigue avec bonheur ( avec cependant quelques baisses de régime ! ) entre comédie sentimentale, film noir et satire sociale.
On s’attache au personnage de Pierre-Paul Daoust qui, à 36 ans, avec un doctorat de philosophie, doit se contenter de livrer des colis…et va se retrouver par hasard en possession de quelques centaines de millions de dollars issus d’un braquage qui a mal tourné.
On s’attache aussi à sa romance avec Aspasie, l’escort-girl haut de gamme jouée par la craquante Maripier Morin . Un ex-taulard qui a pris des cours sur l’évasion fiscale va rejoindre le duo pour blanchir tout cet argent tombé du ciel !

“Tout le film tourne autour de l’amour, du fait de nous aimer les uns les autres malgré nos différences ” a ainsi résumé le réalisateur Peter Farrely en recevant son oscar du meilleur film de l’année pour Green Book.
Ce film doucement militant raconte l’amitié de Don Shirley, jazzman afro-américain et de Tony Lip, son chauffeur blanc, videur de boîte gentiment raciste dans le sud ségrégationniste des Etats-Unis en 1962. Ce film sensible, juste et drôle est tiré d’une histoire vraie et son humanisme à la Frank Capra nous fait du bien.
Vigo Mortensen, à contre emploi dans le rôle de Tony Lip, dit dans un magnifique entretien paru dans Télérama :” Le racisme et La ségrégation font non seulement partie de l’histoire des États-Unis, mais aussi de l’humanité entière. Le film fait prendre conscience de cela: la différence de peau ne cessera jamais d’être un problème entre les humains.(…) Aucune génération ne peut faire l’économie de lutter, individuellement et collectivement, contre les discriminations.” Russell Banks, que je citais dans mon avant-dernier kaléidoscope, ne disait pas autre chose!

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