NONMAIPOURKIISPRAN! ( petit clin d’œil amical et discret hommage à l’incipit de Zazie dans le métro de l’ami Raymond Queneau: DOUKIPUDONKTAN !
C’est vrai ça, entends-je du fond de vos écrans lumineux, voilatipa qu’il nous refile un vieux kaléidoscope et avec un jour d’avance en plus: TOUFOULKAN!
Se prendrait-il pour ces émissions qu’on peut peau de caster ?
J’attendais avec impatience le retour des libellules que j’avais évoquées dans mon K23. Je me dis que reparler d’elles va les faire revenir! J’en ai bien vu quelques-unes mais elles se sont montrées encore plus furtives que d’habitude.
Adoncques, Kaléidoscope 23.
J’ai toujours été fasciné par les papillons et les libellules . Plusieurs jours de suite, l’an dernier à la même époque , l’une d’elles a évolué à vive allure dans le jardin mais je n’arrivais pas à l’observer de près jusqu’au jour où elle a eu la mauvaise idée ( pour elle) d’entrer dans la maison dont elle était incapable de sortir. J’ai pu ainsi la capturer et l’identifier: l’Æschne bleue est une vraie merveille, avec ses ailes nervurées et transparentes, sa taille imposante ( 10 cm d’envergure) et surtout la beauté de ses motifs bleus et verts . Mon captif était à l’évidence un mâle avec ses yeux bleus à 28000 facettes ( si, si, j’ai compté ! ) . Le lendemain j’ai cru qu’il voulait à nouveau visiter la maison , mais il s’agissait de madame, aisément reconnaissable avec ses yeux brunâtres et ses taches uniquement vertes sur l’abdomen. Monsieur et madame ont tourbillonné pendant plusieurs jours aux abords de la terrasse. Cette année, ils n’ont fait que de furtives apparitions .
Un article du Monde du 12 août 2018 nous permet de découvrir que les libellules migrent, comme les oiseaux et les chauves-souris. On a équipé 14 libellules de radiotransmetteurs miniaturisés ( 0,3g). La distance moyenne parcourue est de 59 km par jour et l’une d’elle en a fait 150. Ces migrations peuvent tout de même atteindre 2000 km, et des vitesses de 50 km/heure ont été enregistrées.
Si vous vous intéressez aux libellules ( la sonorité du mot m’enchante et sa terminaison évoque pour moi les bulles de savon, transparentes comme leurs ailes, et qui comme elles, brillent au soleil.) le livre d’ Alain Cugno La libellule et le philosophe, est pour vous.
“Les libellules s’en vont, quittent, vont ailleurs, et cet ailleurs est justement ce qu’elles habitent, là où elles volent, maintenant. Elles sont le détachement même. Elles ne tiennent à rien, si ce n’est à s’en aller. Elles habitent leur départ- elles sont toujours déjà arrivées là où elles ne finissent pas de partir.”
Ne vous privez pas de cette réflexion poétique, de cette méditation sur le bonheur et la liberté. Avec de très beaux dessins de libellules en prime.
Évidemment, ces belles créatures sont , comme tous les insectes, menacées aussi bien par la pollution de l’air que de l’eau . On estime ainsi que plus de 75 % des insectes volants auraient disparu d’Europe en 30 ans.
Mais ce sera Victor Hugo qui aura le dernier mot!
La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l’étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.
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