Accueil

KALÉIDOSCOPES !

Fragments culturels paraissant chaque samedi matin

Kaléidoscope 332: Hansel et Gretel de Stephen King et Maurice Sendak. Max et les Maximonstres.

                                         

   J’avais consacré mon 233ème kaléidoscope ( je me rends compte en écrivant ce numéro  que le kaléidoscope que vous êtes en train de lire est le 332ème: involontaire et troublant effet de miroir ! ) à un fascinant livre pour enfants de Maurice Sendak à l’occasion des 60 ans de la parution de Max et les Maximonstres, ce livre mythique toujours disponible à l’école des loisirs… et qui s’est vendu à 50 millions d’exemplaires dans le monde.

   Et c’est encore l’école des loisirs ( en coédition avec Albin Michel Jeunesse) qui publie cette semaine le conte des frères Grimm « Hansel et Gretel » raconté à sa manière par Stephen King et illustré par Maurice Sendak! 

   Dans les années 70, Maurice Sendak, tout en continuant à créer des livres pour enfants, commence à réaliser des décors de pièces de théâtre, d’opéras et de ballets. C’est ainsi qu’en 1997 on lui commande les décors et les costumes de l’opéra de Humperdinck Hansel et Gretel , et ce sont les dessins réalisés à cette occasion qui sont publiés aujourd’hui treize ans après sa mort. Ces dessins sont certes moins dérangeants et moins originaux que de nombreux albums de Sendak mais le cauchemar d’Hansel représentant la sorcière volant sur son balai magique et transportant sur son dos un sac rempli d’enfants hurlant arrachés à leurs parents a manifestement intéressé Stephen King, le maître du fantastique qui n’a pas oublié que le conte des frères Grimm est avant tout l’histoire de parents qui abandonnent leurs enfants .

   Mais si vous avez dans votre entourage des enfants qui ne connaissent pas encore « Max et les maximonstres », votre cadeau de Noël est tout trouvé !

   Maurice Sendak, son créateur, est né en 1928 dans une famille de juifs polonais installée à Brooklyn. À l’âge de 12 ans il décide de devenir illustrateur pour enfants.

C’est en 1963 que «Where the Wild Things Are», littéralement «Là où sont les choses sauvages»-titre plus étrange que «Max et les Maximonstres» dans la version française en 1967- paraît aux USA: l’accueil des adultes, en particulier de certains éducateurs et enseignants, effrayés par la force subversive du livre, est plus que réservé, voire hostile mais les enfants perçoivent d’emblée que l’auteur écrit ses livres du point de vue de l’enfant et parle de l’enfance depuis l’enfance.

   En 20 phrases, 20 dessins splendides , souvent en pleine page, voire double page, Maurice Sendak installe un univers: Max est un petit garçon -déguisé en loup- puni par sa mère qui le confine dans sa chambre et le prive de repas et … «ce soir là, une forêt poussa dans la chambre de Max»… et le lecteur entre dans la tête de Max qui au bout d’un long voyage va rencontrer des monstres… dont il va devenir le roi. 

   Les enfants ont immédiatement compris la portée subversive d’un livre en prise directe avec leur imaginaire: « L’imagination est pour l’enfant le moyen de transport gratuit dont il se sert pour pouvoir poursuivre son chemin à travers les problèmes quotidiens. C’est le pot d’échappement normal et salutaire pour les émotions corrosives, telles que la frustration, l’impuissance, l’ennui, la peur, la solitude et la rage.» déclare Maurice Sendak qui a dû adorer cette demande adressée par un petit garçon: «Combien ça coûte d’aller là-bas où se trouvent les choses sauvages ? Si ce n’est pas trop cher, ma sœur et moi, nous aimerions y passer l’été prochain.»


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *