Depuis plusieurs décennies, des voix s’élèvent pour nous alerter sur la trajectoire suicidaire que nous imposent les plus riches habitants de la planète Terre. (Certains d’entre eux envisagent d’ailleurs sérieusement de la quitter… après l’avoir détruite).
Chaque année l’ ONG OXFAM créée en 1942 en Angleterre, et présente aujourd’hui dans 66 pays, publie un rapport dont j’ai souvent parlé dans ce kaléidoscope ( voir K12, 38, 132, 170… le 187eme écrit il y a un an et demi était intitulé « fracture sociale et fracture climatique, même combat » … ) et les inégalités n’ont cessé de se creuser comme le montre le rapport  publié ce lundi.
    À quelques jours de la Cop 28 qui se tiendra à Dubaï ( septième état producteur de la Planète) et sera présidée par le sultan Al Jaber, le dirigeant de la plus grande compagnie pétrolière et gazière des Émirats arabes unis ( trouvez l’erreur !) le rapport affirme que les 77 millions de personnes les plus riches (1% de la population mondiale) sont personnellement responsables de 16% des émissions liées à leur consommation. Autant que les 5,11 milliards de personnes les plus pauvres ( 66% de la population).
 Comment accepter – souligne le rapport d’OXFAM- que les sécheresses en Afrique de l’Est tuent une personne toutes les 28 secondes alors que ces populations ne sont pas responsables des changements climatiques?
  Comment accepter que 125 milliardaires aient une empreinte carbone équivalente au territoire français ?

  Un Français parmi les 50% les plus pauvres émet 3,8 tonnes de Co2
  Un Français en moyenne.                                           6,4
  Un Français parmi les 10% les plus riches.             15,6
  Un Français parmi les 1% les plus riches.               40,2
  Un Français parmi les 0,1 % les plus riches.          111,7
  Un Français parmi les 0,01 % les plus riches.        261
  Bernard Arnaud.                                                       8128.

Pour briser cette « spirale  négative » OXFAM France plaide pour un impôt sur la fortune climatique et une taxe sur les dividendes pour les entreprises ne respectant pas l’accord de Paris. Cet impôt pourrait rapporter 50 milliards d’euros par an.

  Les données de l’INSEE publiées mardi vont malheureusement dans le même sens et montrent que la pauvreté continue d’augmenter en France: « jamais autant de personnes résidant en logement ordinaire, n’avaient vécu sous le seuil de pauvreté, défini à 60 % du revenu médian. Elles étaient 9,1 million en 2021, 545 000 de plus qu’en 2017 et 1,5 millions de plus que 20 ans plus tôt.

   Et en même temps le nombre de millionnaires (en dollars) en France a quintuplé depuis l’an 2000, au troisième rang juste après les États-Unis et la Chine.

   Face aux inégalités et au dérèglement climatique qui s’intensifient, notre inaction est criminelle et nous conduit au scénario catastrophe d’une augmentation de la température de plus de 5 degrés d’ici la fin du siècle, l’horizon de nos petits-enfants.

   Pour mesurer l’étendue des inégalités dans notre pays, je vous invite à regarder le dernier numéro de Cash investigation intitulé « Le monde merveilleux des ultra-riches ». Leur inventivité pour s’enrichir et payer moins d’impôts que les pauvres est sans limite!

   Notre démocratie est profondément menacée par ces inégalités et ces injustices. Nous n’avons pas d’autre choix que d’agir, de faire entendre nos voix pour l’avènement d’un monde plus juste, plus solidaire et plus durable. Les inégalités ne sont pas une fatalité mais un choix politique. 

One thought on “Kaléidoscope 254: L’opulence des riches se nourrit du dérèglement climatique et de la misère des pauvres.

  1. Avant l’émission du 25 novembre dernier sur France Inter, “Le Grand Face à Face”, je ne connaissais pas Aurélien Barrau.
    Son discours m’a scotché, et donné envie de lire le bouquin qu’il vient de sortir :
    “L’Hypothèse K. La science face à la catastrophe écologique” (Grasset).
    Cet astrophysicien peu médiatisé porte un regard iconoclaste et sans concession sur un domaine qu’il connait bien.
    “Sortir la science de ses mauvaises habitudes, tel est le projet de ce bref et révolutionnaire essai” [site Babelio].
    “Nous sommes des vivants qui n’aimons plus la vie” [A. Barrau]
    Accès à cet entretien par le lien de “téléportation” ci-après :
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-25-novembre-2023-1624273

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