250ème kaléidoscope!

Cela fait quelques centaines de pages sur des sujets graves ou légers avec l’idée d’aiguiser ma curiosité et la vôtre, parfois de me surprendre… et de vous surprendre parfois aussi.

   Dès le premier numéro consacré en mai 2018 à l’esclavage – nous n’en avons malheureusement pas terminé avec cette barbarie humaine- j’ai désiré que cet envoi hebdomadaire vous donne l’occasion de réagir, de nuancer, de rectifier ou de contester le contenu de ces petites bouteilles à la mer… désormais consultables grâce à ce blogue que vous êtes de plus en plus nombreux à consulter ( 42 000 visites à ce jour)… et sur lequel vos commentaires sont les bienvenus. 

    Merci à ceux qui m’ont donné des idées, merci à ceux qui ont confectionné à ma place quelques uns de ces kaléidoscopes et m’ont ouvert de nouveaux horizons. Comme l’écrit Corinne Morel Darleux dans son nouveau livre: « Alors nous irons trouver la beauté ailleurs » en faisant référence à Emma Goldman «on peut s’émerveiller du monde tout en s’en inquiétant.»

   Grâce à cet objet dénommé kaléidoscope, ce tube en bois, en carton, en métal…contenant des fragments mobiles de verre coloré, grâce aux miroirs qu’il contient et grâce à la lumière on peut créer à l’infini des images toujours différentes. (Quel mot étrange constitué de trois mots grecs: kalos: beau- eidos: image et skopein: regarder… exprimant l’idée de regarder une belle image.)

   Nos vies ne sont-elles pas aussi constituées de fragments auxquels nous tentons de trouver un sens?

    Ce 250eme kaléidoscope sera donc fragmenté à souhait:

   Près de 6,6 millions d’hectares de forêts ont disparu en 2022, dont 4,1 millions d’hectares de forêts primaires tropicales, précieuses pour le climat et la biodiversité. « Mettre fin à la déforestation est essentiel pour maintenir des conditions de vie acceptable pour l’humanité. » rappelle Erin Matson, consultante au sein de la société Climate Focus.

   18 millions d’hectares de forêts sont partis en fumée cette année au Canada… ce qui représente tout de même un tiers du territoire de la France.

   Selon un rapport de l’UNICEF, 43 millions d’enfants ont été déplacés au cours des six dernières années, à cause de phénomènes météorologiques ( tempêtes, inondations, sécheresse et feux).

   À la Une de la sélection hebdomadaire du Monde de ce samedi 28 octobre: 1000 milliards de dollars: l’évasion fiscale des multinationales continue.

   « Les grandes entreprises de la planète ont transféré 1000 milliards de dollars de profit vers des paradis fiscaux en 2022. Ces fuites de capitaux privent aussi les économies de précieuses recettes fiscales à l’heure de la transition écologique. »

Cette somme équivaut au produit intérieur brut du Danemark et de la Belgique réunis.

L’observatoire européen de la fiscalité qui publie ces chiffres hallucinants dans son rapport nous apprend aussi que « les milliardaires ne payent quasiment pas d’impôt -0 % à 0,5 %- sur leur patrimoine. (…) Tous impôts confondus, ils sont donc moins imposés que les classes moyennes. Taxer 2 % de la richesse des 2756 milliardaires de la planète (dont 75 en France) dont la fortune totale culmine à 13 000 milliards de dollars, rapporterait 250 milliards d’euros, estiment les économistes. »

   Un autre article du Monde intitulé: « Je suis riche, taxez-moi! », est moins désespérant. Celui qui prononce ces mots est Phil White, un milliardaire britannique qui poursuit: « Je veux payer autant d’impôts que les autres pour éviter que la société implose. » Une organisation, «les Patriotic Millionaires » regroupe 250 Américains dont les revenus annuels dépassent 1 million de dollars et qui réclament de payer davantage d’impôts. On a le droit de rêver que les milliardaires français manifestent pour payer davantage d’impôts!

   Le richissime Matthieu Pigasse, ancien dirigeant de la banque Lazard Frères, ne dit pas autre chose dans son dernier livre: « La lumière du chaos ». Invité cette semaine sur France Inter, il a dressé un terrible constat sur les inégalités dans le monde, s’est insurgé de ce que les 60 personnes les plus riches du monde détiennent la moitié de la fortune mondiale et a rappelé que 10 millions de personnes en France vivent sous le seuil de pauvreté.

   Léa Salamé n’en revenait pas et a rappelé aux auditeurs que son invité n’était pas François Ruffin:

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-19-octobre-2023-4493254

   Mon 120ème  kaléidoscope évoquait la parution du 23ème album de Philippe Geluck « Le chat est parmi nous », trois ans après voici le tout nouveau qui célèbre le quarantième anniversaire du félin né en 1983 dans les colonnes du quotidien belge « Le Soir ». 

« Le chat et les 40 bougies » nous réjouit toujours avec ses blagues absurdes, décalées, loufoques…

   C’est évidemment mieux avec les dessins mais je ne résiste pas au plaisir de quelques citations:

Il paraît que quand tu épluches des pommes de terre,

Il faut d’abord enlever les yeux

Mais le problème

Est que si tu enlèves tes yeux

Après, c’est compliqué de trouver les pommes de terre.

Un spécialiste

En neurochirurgie

Fait parfois

Du vélo en amateur

Le contraire

Est heureusement beaucoup plus rare.

J’ai vu un film

Sur l’entraînement des nageurs en piscine.

Et c’était bien?

Pas mal

Mais il y avait des longueurs.

Les jours raccourcissent 

Les semaines, jamais.

Quoi que vous fassiez

Faisez-le bien!

   Une phrase peut-être inspirée par la sentence de son compatriote wallon Julos Beaucarne ( voir K160: Julos s’est envolé) : Dans la quinzaine du beau langage, ne disez pas «disez», disez «dites»!

2 thoughts on “ Kaléidoscope 250: Fragments. Climat. Inégalités. Pigasse. Les 40 ans du chat.

  1. Une société qui survit en créant des besoins artificiels pour produire efficacement des biens de consommation inutiles, ne paraît pas susceptible de répondre à long terme aux défis posés par la dégradation de notre environnement.
    (Pierre Joliot-Curie)

  2. Ce qui était autrefois un pâturage est aujourd’hui une forêt.

    L’Instituto Terra est une organisation civile à but non lucratif fondée en avril 1998. Elle se concentre sur la restauration environnementale et le développement rural durable dans la vallée du Rio Doce. La région était à l’origine couverte par la forêt atlantique et couvre les municipalités du Minas Gerais et d’Espírito Santo baignées par le bassin hydrographique du Rio Doce.

    Le bassin du Rio Doce est l’un des plus importants du sud-est du Brésil. Plus de quatre millions de personnes vivent sur son territoire, confrontées aux conséquences de la déforestation et de l’utilisation désordonnée des ressources naturelles, telles que l’érosion des sols et la pénurie d’eau.

    L’Instituto Terra est le résultat de l’initiative du couple Lélia Deluiz Wanick Salgado et Sebastião Salgado, qui ont fait face au scénario de dégradation environnementale dans lequel se trouvait l’ancienne ferme d’élevage acquise de la famille de Sebastião Salgado – comme les nombreuses autres unités rurales situées dans la ville. Dans l’État d’Aimorés du Minas Gerais, il a pris une décision : rendre à la nature ce que des décennies de dégradation environnementale avaient détruit.

    La première étape a été de transformer la zone en réserve privée du patrimoine naturel – RPPN Fazenda Bulcão. Le titre a été obtenu d’une manière sans précédent en octobre 1998, étant la première reconnaissance environnementale accordée au Brésil à une propriété complètement dégradée, compte tenu de l’engagement de reboiser.

    La première plantation a eu lieu en novembre 1999 et a réuni des élèves des écoles de la municipalité d’Aimorés, dans le Minas Gerais. Ainsi est née la proposition principale de l’Instituto Terra : partager avec la communauté environnante toutes les connaissances acquises dans la restauration environnementale des 608,69 hectares du RPPN Fazenda Bulcão.

    Pour atteindre cet objectif, elle développe des projets allant de la restauration forestière et de la protection des sources à la recherche scientifique appliquée et à l’éducation environnementale. Le soutien financier provient de différents partenaires, tant du gouvernement que du secteur privé, ainsi que de fondations et de donateurs individuels de divers pays et d’autres institutions du tiers secteur.

    Grâce au travail de l’Instituto Terra, des milliers d’hectares de zones dégradées de la forêt atlantique du centre du Rio Doce et près de 2 000 sources sont en train de se rétablir. L’ancienne ferme d’élevage, auparavant complètement dégradée, abrite aujourd’hui une forêt abritant une diversité d’espèces de flore de la forêt atlantique.

    L’expérience prouve qu’avec la récupération de la verdure, les sources recommencent à couler et les espèces de la faune brésilienne, menacées d’extinction, trouvent à nouveau un refuge.

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