Ce kaléidoscope post-opératoire – le 13eme , ce qui m’apparaît de bon augure -commence sur une note plus joyeuse que le précédent .
Il vous invite à écouter les deux émissions consacrées récemment sur France Culture au chardonneret. J’ai toujours été fasciné par la beauté de cet oiseau et nous avons la chance d’en voir chaque année au printemps dans notre jardin. Ils ont dû nicher dans nos pommiers mais je n’ai jamais réussi à voir leur nid.
La deuxième émission intitulée symbolisme et imaginaire est particulièrement belle et montre que cet oiseau a inspiré de nombreux artistes : on dénombre des centaines de tableaux, en particulier à la Renaissance , où apparaît cet élégant passereau . La légende dit que le chardonneret, voyant le Christ souffrir sous sa couronne d’épines, aurait tenté d’extraire avec son bec les pointes enfoncées dans la chair…et en aurait eu, pour toujours, la tête éclaboussée de son sang.
Maylis de Kerangal évoque aussi longuement les raisons de la présence symbolique du chardonneret dans ce livre bouleversant qu’est “Réparer les vivants”.

Pour rester dans la même… tonalité, j’avais été émerveillé il y a quelques mois d’entendre Jean-Claude Ameisen dans sa stimulante émission “Sur les épaules de Darwin” raconter l’histoire de ces oiseaux indicateurs (indicatoridés), certes beaucoup moins élégants que les chardonnerets, mais qui ont passé un deal – comme on dit aujourd’hui – avec les êtres humains , depuis la bagatelle d’un million d’années en Afrique. Un deal win-win en quelque sorte !
Ces oiseaux indicateurs attirent par leurs cris les hommes vers des arbres dont le tronc creux contient des ruches édifiées par des abeilles sauvages. Lorsque les hommes se sont emparé du miel, ils laissent aux oiseaux la cire dont ils sont friands. Mais gare aux hommes indélicats qui ne laisseraient rien aux oiseaux! La prochaine fois ils les enverront sur une fausse piste, perturberont leur chasse, ou pire les conduiront vers les léopards !
Le dernier livre de Jean Rolin est consacré à un autre petit passereau, le traquet kurde, moins connu que le traquet motteux cher à Jean-Loup Trassard. C’est l’occasion pour Jean Rolin , qu’on n’attendait pas dans le registre ornithologique, de s’interroger sur la présence de ce passereau à la hauteur des volcans d’Auvergne.

Dans un entretien donné récemment à Libération, Jean Rolin a bien raison d’affirmer qu’un monde sans oiseaux est inimaginable.

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