Nous savons depuis des décennies que notre planète brûle, et ce n’est pas seulement au sens figuré comme le montrent les mégafeux  de ces dernières années… et nous regardons ailleurs…
   La Cop 27 qui se tiendra en Égypte à partir du 7 novembre refera ce constat.


   Pour éviter un nouvel aveu d’impuissance, “Le grand livre du climat”, écrit sous la direction de Greta Thunberg est important. “Écrit par plus de cent scientifiques, écrivains, économistes et activistes internationaux renommés, cette somme est un tour d’horizon complet et très pédagogique de l’urgence écologique.” écrit Coralie Schaub dans un excellent article de Libération de ce jeudi 27 octobre. Le GIEC ( groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique, qui regroupe 234 scientifiques de 66 pays) est formel: malgré les sévères mises en garde remontant aux années 80 et 90, nous avons émis plus de CO2 depuis 1991 qu’au cours du reste de l’histoire de l’humanité. Avec les politiques climatiques actuelles, le réchauffement planétaire atteindra 3,2°C d’ici à 2100, un monde fort peu vivable pour nos enfants.

   “Le moyen le plus efficace de nous en sortir est de nous éduquer” répète Greta Thunberg. On ne s’en sortira pas non plus sans un changement de notre alimentation, encore beaucoup trop carnée et sans une restauration massive des écosystèmes.   Les économistes Lucas Chancel et Thomas Piketty nous rappellent dans ce “Grand livre du climat” qu’il est vital de sortir des énergies fossiles – au moment où on apprend chaque jour de nouveaux projets de Total pour creuser… notre tombe! Et ils ajoutent qu’ “Il n’y a pas de réelle sortie des énergies fossiles sans une réelle redistribution de revenu et de patrimoine”.   En bref, ce livre nous invite tout simplement à arrêter de scier la branche sur laquelle nous sommes -de moins en moins confortablement- assis.


    Et mon kaléidoscope écrit il y a plus de trois ans n’a -hélas- rien perdu de son actualité:


Kaléidoscope 59: Greta Thunberg, planète bleue ou saignante?


   Tout le monde connaît l’histoire de Greta Thunberg, lycéenne suédoise de seize ans qui a décidé un jour d’août 2018 de sécher les cours et de s’asseoir chaque vendredi devant le parlement avec une pancarte sur laquelle elle a écrit : “Grève de l’école pour le climat”. On sait aussi que , grâce aux réseaux sociaux qu’elle a su intelligemment mobiliser, elle a fait des émules jusqu’en Afrique où la jeune ougandaise Hilda Flavia Nakabuye s’est mise en grève pour sauver le lac Victoria. 

 Ce mouvement de désobéissance civile, davantage porté par des jeunes femmes , résonne comme une note ténue d’espoir dans un monde qui a plutôt tendance à s’acheminer vers la désespérance. 

 ” Pourquoi devrais-je étudier pour un avenir qui pourrait bientôt ne plus exister, alors que personne ne fait rien pour sauver cet avenir ” dit Greta Thunberg avec un bon sens qui manque à tous les dirigeants du monde. Elle prendra la parole ce 23 juillet devant l’assemblée nationale pour redire que l’année 2020 est notre dernière chance, comme elle l’a dit à la COP24, d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre. En affirmant calmement :”Si les solutions sont introuvables à l’intérieur du système, peut-être devons-nous en changer.” Greta Thunberg nous dit qu’il faut changer le monde plutôt que le regarder s’effondrer. “Plus tard, je voudrais être vivant” ou “Ta planète, tu la préfère bleue ou bien cuite?” Ce sont les mots qu’on a pu lire sur les pancartes brandies par de tous jeunes manifestants à travers le monde.


   J.M.G. Le Clézio, prix Nobel de littérature a compris la portée de la parole de Greta: “Elle parle pour elle, pour sa génération, mais aussi pour ses enfants à naître, et au-delà des humains, pour notre Terre tout entière, dans sa précieuse et fragile beauté. Écoutons-la. Entendons-la. Il est peut-être encore temps.”   Mais laissons-lui le dernier mot, écoutons sa voix qui jaillit dans ce petit livre de 32 pages qu’il faut lire et offrir pour agir:


   “Les adultes continuent de dire:
“C’est notre devoir de donner de l’espoir aux jeunes.
“Mais je ne veux pas de votre espoir.
Je ne veux pas que vous soyez pleins d’espoir.
Je veux que vous paniquiez.
Je veux que chaque jour vous ayez peur comme moi.
Et puis je veux que vous agissiez.
Je veux que vous agissiez comme si notre maison était en feu.
Parce qu’elle l’est.”

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