Après la marche et le vélo ( voir K194 et 195) mon kaléidoscope de la semaine fait le grand écart en s’intéressant à l’aéroplane.

   Pendant des décennies, nous avons, sans vergogne, pris l’avion. Mais nous ne pouvons plus ignorer aujourd’hui les dégâts que provoque ce moyen de transport.

   Quelques chiffres qui font froid (ou plutôt chaud!) dans le dos:

   En 2018 le transport aérien a contribué, à hauteur d’environ 6%, à l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine.

   En prenant un vol transatlantique, un passager est responsable de la perte d’au moins six mètres carrés de glace.

   Entre Paris et Montpellier l’impact sur le climat d’un trajet en TGV est 100 fois moindre par passager qu’en avion.

   Sur la période 2013-2018, le trafic aérien a augmenté en moyenne de 6,8% par an, soit environ un doublement tous les dix ans.

   Et c’est aussi le nombre d’avions en circulation qui va exploser (en vol!): Boeing vient d’annoncer qu’il prévoit une hausse de 82% du nombre d’avions dans le monde d’ici 2041, tous constructeurs confondus.

    Que faire, me direz-vous, devant ces chiffres déprimants?

    Voici quelques pistes ( d’envol!) qui me semblent frappées au coin du bon sens:

    1ère mesure: supprimer les vols courts pour lesquels il existe une alternative en train en moins de 6 heures.

    2/ Arrêter les projets d’extension des aéroports.

    3/ Cesser d’avantager fiscalement l’aérien par rapport à des modes de transport plus sobres comme le ferroviaire: que le kérosène ne soit toujours pas taxé dépasse l’entendement. Et la TVA sur les vols est soit réduite, soit inexistante.

   Le réseau citoyen “Rester sur Terre” https://rester-sur-terre.org/ va plus loin et propose une “taxation sur les voyageurs fréquents en fonction du nombre de vols pris à l’année” (des “Miles” négatifs en quelque sorte!).

   La “convention citoyenne” ( dont l’essentiel des 149 mesures est passé… à la trappe, malgré les promesses) proposait une progressivité sociale de l’écocontribution sur les billets d’avion.

   Contrairement à une idée reçue, les compagnies low-cost -dont le modèle économique est calamiteux: dumping social, précarité, bas salaires…- ont surtout permis une multiplication des voyages aériens des ménages aisés.

    Vous voulez encore quelques chiffres?

   1% de la population mondiale est responsable de 50% des émissions du secteur aérien… qui vont continuer à croître ( 4% de croissance du trafic chaque année à partir de 2024). 

    Dans la rubrique “Les marteaux des fossiles”, le  média en ligne Vert (voir K192) nous invite à suivre les déplacements en jet privé de Bernard Arnaud, la troisième fortune mondiale: en un mois, son avion a consommé presqu’autant de CO2 qu’un Français en 17 ans. Et on ne sera pas surpris de constater que l’une des destinations de “L’avion de Bernard” est un paradis fiscal… et que de nombreux vols de jets privés se font… à vide!

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