Ce 28 juillet, la planète aura consommé toutes les ressources naturelles qu’elle est capable de renouveler en une année. Nous consommons 75% de plus que ce que la planète peut produire de manière durable. Selon le WWF, la production alimentaire est à l’origine de 70% de la perte de biodiversité terrestre et de 50% dans les écosystèmes d’eau douce… alors que près deux milliards de personnes sont obèses ou en surpoids, alors que 800 millions de personnes souffrent de la faim!

   Mon 155ème kaléidoscope publié il y a un an ( comme celui publié il y a trois ans) est loin d’être “dépassé”. Est-il nécessaire que les Européens consomment en moyenne 61 kilos de soja par an en sachant que 98% de cette consommation est destinée à l’alimentation animale? 

   “On creuse sa tombe avec ses dents” dit le proverbe qui prend un sens nouveau au moment où notre assiette qui déborde de protéines animales fait avancer inexorablement le jour du dépassement.

                         Kaléidoscope 196: Rediffusion de k155 sur le nouveau jour du dépassement.

   L’an dernier la pandémie avait laissé un peu de répit à la planète et certains avaient pensé que ce coup de semonce serait salutaire et que les terriens les plus riches prendraient conscience de la fragilité de notre si belle terre… et que nous n’en avons qu’une qu’il faut préserver si nous voulons que nos descendants puissent encore l’habiter. C’est ainsi que le jour du dépassement avait pour la première fois depuis longtemps reculé du 29 juillet au 22 août.  Hélas, notre course folle a repris et nous avons appris cette semaine que notre terre vit à crédit à nouveau depuis le 29 juillet :En 210 jours, l’humanité a consommé plus de ressources que la planète ne peut en générer en une année entière. En 1971, ce seuil calculé par l’ONG Global Footprint Network, le jour du dépassement était atteint le 24 décembre. Aujourd’hui, si tout le monde consommait comme nous, les Français, le jour du dépassement tomberait le 7 mai et il nous faudrait 2,9 planètes, un peu mieux que les États-uniens à qui il en faut 5. Le plus mauvais élève de la terre reste le Qatar qui “consomme” 9 planètes en un an! Et ce sera bien pire l’an prochain avec la Coupe du Monde de football dont cet état gazier peu respectueux des droits de l’homme a obtenu, dans des conditions douteuses, l’organisation. Le Luxembourg, paradis fiscal au cœur de l’Europe ne fait pas beaucoup mieux avec une date de dépassement atteinte dès le 15 février.
    Au rythme actuel, nous courons vers un réchauffement planétaire de 5,5° à l’horizon 2100. Nous ne serons pas là pour vérifier mais nos petits-enfants, si !   Comme nous sommes en train de le constater nous sommes déjà entrés dans le temps de la souffrance climatique: les inondations en Europe et en Chine, les incendies en Australie, dans l’Ouest américain et canadien sont là pour nous le rappeler.
   Notre inaction n’est pas inéluctable et si le climat était une banque, nous l’aurions déjà sauvé. Et nous avons su trouver beaucoup plus rapidement que prévu des vaccins pour enrayer la pandémie.   Quelques notes d’espoir cependant : deux états brésiliens, Santa Catarina et Parana, ont décidé sur leur territoire l’interdiction de la fracturation hydraulique et la banque européenne a “annoncé” qu’elle “souhaitait” arrêter totalement de financer les énergies fossiles. Les guillemets sont de moi!   Le WWF insiste sur les leviers d’action possibles. « S’agissant des émissions de gaz à effet de serre, qui représentent 60 % de l’empreinte écologique mondiale, en les diminuant de 50 %, nous pourrions gagner 93 jours dans l’année, soit faire reculer le jour du dépassement en octobre », explique l’ONG. La division par deux de la consommation de protéines animales, elle, permettrait de gagner une quinzaine de jours par an. Dix jours pourraient encore être grignotés en divisant par deux le gaspillage alimentaire, avance encore le WWF, rappelant que 30 % de la production agricole mondiale est perdue ou gaspillée.    Même si le mode de calcul du jour du dépassement est parfois contesté, il est incontestable que le déficit écologique qu’il indique survient de plus en plus tôt.

Il est salutaire qu’on nous rappelle chaque année l’impact croissant des activités humaines sur la biosphère.

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