C’est en 1953 que Jean Giono écrivit (en une nuit!) à la demande de la célèbre revue américaine le Reader’s Digest la nouvelle “L’homme qui plantait des arbres” pour “faire aimer à planter des arbres”comme il le disait. C’est l’histoire du berger Elzéard Bouffier qui fait revivre sa région de Provence en y plantant entre 1913 et 1947 des centaines de milliers d’arbres. 

 La nouvelle parut finalement en anglais dans le magazine américain “Vogue”en 1954.  De nombreuses revues “écologiques” de langue anglaise la publieront ensuite et ce n’est que 20 ans plus tard qu’elle paraîtra en français dans “La revue forestière française”. Sous le titre “L’homme qui plantait des arbres” donné par Aline, la fille de Jean Giono, le “bulletin de l’association des amis de Jean Giono” de Manosque la publie en 1975, accompagnée de deux chroniques de Giono consacrées aux arbres et d’un article qui révèle le caractère fictif du texte.
   Ce n’est qu’en 1983, treize ans après la mort de Giono, que la nouvelle paraît en Folio Cadet, une édition illustrée pour la jeunesse. Belle revanche de la littérature sur la réalité, il existe désormais une “Rue Elzéard Bouffier” à Banon, le cadre romanesque de la nouvelle. Quatre ans plus tard elle inspire un superbe film d’animation ( avec la chaleur de la voix de Philippe Noiret) de l’illustrateur canadien Frédéric Back qui recevra 40 prix vraiment mérités… voici l’invitation à ces trente minutes de beauté:https://m.youtube.com/watch?v=n5RmEWp-Lsk

Ernst Zürcher dans son petit livre “Planter un arbre et créer une forêt” raconte l’histoire d’Abdul Kareem “dont le rêve de toujours fut de planter une forêt en un endroit complètement dénudé, pour prouver que la nature peut être régénérée lorsqu’on s’y attache avec détermination.” En 1977 il achète un lopin de 2 ha de terre aride dans le Kerala en Inde. Les débuts sont difficiles et Abdul comprend qu’il faut diversifier les plantations sur les 11 ha qu’il acquiert en 1982.  Aujourd’hui son pari est gagné et sa forêt a créé un écosystème qui fait l’admiration des chercheurs du monde entier.   Ernst Zürcher évoque aussi l’expérience du photographe brésilien Sebastião Salgado qui  en 15 ans a planté 2 millions d’arbres sur 800 hectares.
   Dans ces deux cas de reforestation, les sources se remettent à couler, des oiseaux, des insectes, des mammifères sauvages reviennent!
   Le livre majeur de cet ingénieur forestier, docteur en sciences naturelles, professeur et chercheur  “Les arbres, entre visible et invisible” sous-titré “s’étonner, comprendre, agir” nous fait pénétrer au cœur de la “sylvosphère” et de son “intelligence forestière”. Il nous montre que les arbres sont reliés au cosmos, communiquent entre eux et même que les chants d’oiseaux les font mieux pousser!   Il faut parfois, pour lire ce livre stimulant et inspirant et qui va changer notre regard sur les arbres et le réenchanter, s’accrocher aux branches! ( c’est le cas de le dire!) mais notre “escalade” est largement récompensée. 

 Ne manquez pas la rencontre avec Ernst Zürcher que j’aurai l’honneur de vous présenter ce mercredi 20 octobre à 20 heures à l’Amphi Agora du collège Ponsard à Vienne. 

 Cette rencontre constitue le bouquet final du remarquable Mois du possible organisé par la librairie Lucioles et qui nous a aidés à réfléchir aux questions essentielles sur l’avenir de la planète et de l’humanité.

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