Nous avons depuis 50 ans beaucoup abîmé la planète. Et nos enfants et petits-enfants ont toutes les raisons de s’en inquiéter.
  En jetant un petit coup d’œil dans mon rétroviseur kaléidoscopique je me suis rendu compte que j’avais consacré à ces menaces grandissantes près d’une trentaine de mes 160 kaléidoscopes: K51: les banques réchauffent la planète, K61 et 155: le jour du dépassement, K59: Greta Thunberg, planète bleue ou saignante?… à retrouver ici grâce à l’excellent moteur de recherche ci-dessous.


   Trois films récents témoignent de cette envie d’enrayer le dérèglement climatique, de réparer la planète et de vivre dans un monde de justice sociale:   “Bigger than us”, le film de Flore Vasseur nous embarque dans le sillage d’enfants et d’adolescents comme Mulati qui, depuis l’âge de 12 ans, combat dans son pays, l’Indonésie, la pollution plastique qui le ravage.   “I am Greta” suit l’activité de Greta Thunberg pendant l’année qui suit sa grève scolaire pour le climat. 

 Après Demain, au succès planétaire, Cyril Dion réalise un nouveau documentaire “Animal” où deux adolescents de 16 ans, Bella et Vipulan décident de remonter à la source du problème: notre relation au vivant.   Ils vont rencontrer des éleveurs, des scientifiques, des philosophes, des agriculteurs…et même le chef d’état du Costa Rica et “comprendre que nous sommes profondément reliés à toutes les autres espèces. Et qu’en les sauvant nous nous sauverons aussi. L’être humain a cru qu’il pouvait se séparer de la nature, mais il est la nature. Il est lui aussi un animal.”   Le philosophe Baptiste Morizot va plus loin encore: “Nous sommes peut-être des animaux uniques, mais nous sommes des animaux parmi les autres, interdépendants. Et finalement, être unique mais interdépendant, c’est d’une grande banalité dans le vivant, c’est le cas des abeilles, des arbres qui fabriquent des sucres avec du soleil, de l’eau et de l’air, et à différents degrés, de toutes les espèces. Et c’est là toute la puissance qu’on pourrait donner à l’idée de nous réensauvager nous-mêmes : retrouver le sentiment que le monde vivant nous a faits et qu’on lui appartient, comme autant de manières particulières d’être vivants.”

   “Animal” sortira en salle le 1er décembre. Mais les heureux habitants de Vienne et des environs pourront le voir au cinéma L’amphi le jeudi 14 octobre à18h45. Cyril Dion sera présent pour débattre de son film ( étant à l’initiative de cette avant-première avec CinéClap, j’aurai le plaisir d’animer la rencontre). La réservation est conseillée!
   L’humanité se situe à un tournant. Sommes-nous capable de cohabiter avec le reste du monde vivant ? Sommes-nous capable de régénérer la planète ? Sommes-nous capable de réparer les dégâts ?   C’est tout l’enjeu de ce film, et du livre portant le même titre qui vient de paraître chez Actes Sud dans la collection “Domaine du possible” et qui prolonge le débat en donnant la parole à d’autres personnes comme l’anthropologue Philippe Descola qui montre qu’il faut sortir de l’anthropocentrisme et remettre la nature au centre: “En Amazonie, les adolescents sont capables de nommer 300 à 400 espèces d’oiseaux, d’imiter leurs chants, de décrire leurs mœurs, leur nourriture… Tandis que dans les zones défavorisées de grandes villes américaines, le seul concept utilisé est celui d’oiseau, sans aucune forme de différenciation, alors même qu’il en existe une grande diversité dans ces quartiers. Et c’est la même chose pour les arbres ou les plantes. La curiosité vis-à-vis du vivant est quelque chose qui s’éveille, s’apprend, se stimule et ça n’est pas suffisamment fait.”

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