Chers amis

J’ai fait un petit article sur un documentaire qui m’a impressionné et je vous le fais parvenir. N’hésitez pas à y répondre ou à le diffuser autour de vous s’il vous semble digne d’intérêt. Si vous le souhaitez, je vous propose, chaque semaine de vous envoyer un petit quelque chose. Ce pourra être un poème, un article sur un livre, un film, une expo…

LES ROUTES DE L’ESCLAVAGE.

Avez-vous vu ce passionnant et bouleversant documentaire consacré à l’esclavage ? Si oui, vous n’êtes pas prêts d’oublier ces images, ces témoignages …

Les trois réalisateurs nous montrent qu'”asservir est une pratique aussi vieille que l’humanité. Les premiers empires grec, romain, arabes du pourtour méditerranéen capturaient les peuples slaves pour accomplir les tâches jugées indignes. Peu à peu, les empires arabo-musulmans se tournent vers l’Afrique. Ils cherchent des esclaves au-delà des terres islamisées. Tombouctou devient alors la plaque tournante de la fourniture de captifs. À partir du XVIe siècle, et de l’exportation par les Portugais du continent en quête d’or, le piège se referme sur l’Afrique. Elle devient l’eldorado où les Européens puisent la main-d’oeuvre nécessaire à l’exploitation des plantations sucrières implantées aux Antilles et aux Amériques. Banque et assurance se développent pour prêter l’argent nécessaire aux expéditions négrières et assurer les cargaisons. L’investissement est très rentable. Plus de vingt millions d’Africains ont ainsi été déportés et vendus.” ( écrit Christine Chaumeau dans Telerama).

   Les 4 parties du documentaire qui dure en tout 3h20 couvrent 1200 ans d’histoire mondiale. Ce que montrent très bien les réalisateurs c’est que l’esclavage, cette sorte de première mondialisation, est à l’origine de la mise en place des rouages du capitalisme européen avec le terrible commerce triangulaire ( qui servira en partie à financer la première révolution industrielle).

Si vous n’avez pas pu voir ce documentaire impitoyable, pas d’affolement ! Il sera diffusé à nouveau le MERCREDI 9 MAI à 20h55 sur France Ô : une chaîne gratuite à découvrir ( ou en replay of course !)

Le documentaire s’arrête à la fin du XIXe siècle et incite à s’intéresser à la situation actuelle : Pas de quoi se réjouir. Fanny Glissant, une des réalisatrices des ROUTES DE L’ESCLAVAGE ( elle aussi descendante d’esclaves) -et dont vous pouvez lire un très bel entretien sur le Bondyblog – après avoir dit que les 23 millions d’esclaves ont été déportés pour le profit et rien d’autre affirme qu’aujourd’hui le monde compte encore environ 40 millions de victimes de l’esclavage moderne.

     Les chiffres de l’OIT ( organisation internationale du travail) disent qu’au moment où vous lisez ces lignes 246 millions d’enfants sont engagés dans un travail forcé et les trois quarts dans un environnement dangereux ( mines, usines, agriculture intensive).

     L’UNICEF ne nous remonte pas le moral en estimant que 300 000 enfants soldats sont exploités dans des conflits armés dans plus de 30 pays.

     Après un tel constat il nous appartient de faire quelque chose de toutes ces connaissances. Ne nous résignons pas à un tel état du monde, alertons nos enfants, invitons-les à la curiosité, à changer notre regard sur l’autre, le migrant dont Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky dans “la voix de ceux qui crient “dit qu’il n’est pas une figure transitoire de notre société et que sa présence questionne la mise en pratique de nos valeurs.” Vous pourrez rencontrer MCSY qui viendra présenter son livre à Vienne le MARDI 5 JUIN…mais nous aurons l’occasion d’en reparler.

       Mais laissons le dernier mot à VOLTAIRE qui en 1759 écrit dans CANDIDE :

   “En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite.

-“Eh! mon Dieu! Lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois?

-J’attends mon maître, M.Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre.

-Est-ce M.Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi?

-Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe: je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe “

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