Une pierre
deux maisons
trois ruines
Quatre fossoyeurs
un jardin
des fleurs

un raton laveur

C’est ainsi que commence Inventaire, le célèbre poème de Jacques Prévert, être humain cher à mon cœur que j’ai déjà évoqué au cours de cette première année kaléidoscopique ….et dont je parlerai bientôt.
Je n’ai pas la prétention de rivaliser avec l’homme à la cigarette au bec, juste lui faire un petit clin d’œil dans cet inventaire anniversaire :

Un roi sans divertissement
deux chardonnerets
trois stances
quatre films sur l’esclavage
des gouverneurs de la rosée
un génie des alpages

aucun raton laveur

une femme en contrejour
des gilets jaunes
des oiseaux indicateurs
un archiviste du vent
une France qui accueille
deux ou trois festivals
des fêtes himalayennes
un Tamerlan des cœurs
des sentinelles
quelques brèves de comptoir

toujours pas de raton laveur

le chant des cigales
un cyprès brisé
le casse fiscal du siècle
les racines de la colère
des aphorismes
une foule de poésies
des richesses non partagées
des sauts et des gambades
des tomates au goût de sang
des premières nations
quelques libellules
des correspondances

pas la queue d’un raton laveur

un pourfendeur de nuages
un rapport d’Oxfam
des citations
des chants d’oiseaux
un conte de Voltaire
plusieurs revues
une douzaine d’haïku
une quinzaine de livres
une vingtaine de films
des millions d’inégalités
un grand plombier zingueur habillé en dimanche et pourtant c’est lundi

et…

plusieurs ratons laveurs

Pas de ratons laveurs en revanche dans l’exceptionnelle exposition des photos de Steve McCurry.
Le nom de ce reporter-photographe américain ne vous dit peut-être rien, mais tout le monde connaît la photo iconique de cette jeune réfugiée afghane dont le regard nous transperce de ses yeux verts.
Les 200 photos, souvent de très grands formats, sont magnifiquement éclairées, et vous n’oublierez pas l’immensité du regard sombre de cette jeune bergère du Rajasthan, ces pêcheurs du Sri Lanka acrobatiquement et élégamment perchés sur des pieux, cet homme qui cherche ses clés dans l’eau en face du Taj Mahal qui s’y reflète, ou cet éléphant qui semble s’appuyer sur le dos de son maître pour lire le livre sur lequel il est penché !
Il ne vous reste que quelques jours ( jusqu’au 26 mai ) pour voir à la Sucrière à Lyon la rétrospective la plus complète des 35 ans de carrière de Steve McCurry qui emmène le visiteur de l’Afghanistan à l’Inde en passant par le Pakistan, la Thaïlande, le Yémen…

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