À quelques jours des élections municipales, la lecture de La petite république de Saillans -une expérience de démocratie participative- est très instructive.
Tout commence en 2010 lorsque le maire de ce village de la Drôme de 1300 habitants lance le projet d’implantation d’un supermarché Casino à un km du village. De nombreux habitants comprennent que ce serait l’arrêt de mort des commerces du village et lancent une pétition qui recueille 850 signatures. Au bout d’un an et demi le géant Casino jette l’éponge. Les habitants ont gagné et se disent qu’ils pourraient aller plus loin et décident à l’approche des Municipales de 2014, “sans programme ni candidat de plancher sur les priorités de la commune”.
Cette prise de parole de centaines de villageois aboutit à la liste citoyenne “Autrement pour Saillans… tous ensemble” qui remporte dès le premier tour les élections municipales.
Six ans après, cette expérience démocratique a valeur d’exemple : ils ont inventé une démocratie citoyenne où les habitants prennent la parole, réfléchissent ensemble à une autre façon de faire vivre la politique locale et où les décisions sont prises en concertation.
Personne n’était mieux placé que la journaliste Maud Dugrand – qui s’est installée avec sa famille à quelques kilomètres de Saillans- pour raconter, avec passion, cette belle aventure.
Maud Dugrand, à l’initiative de la librairie Lucioles et avec le soutien de l’UPOP et d’ATTAC viendra présenter cette expérience d’intelligence collective, sans masquer les difficultés et parfois les échecs ce mercredi 11 mars à 19h30 . Je suis très heureux d’animer cette rencontre à la librairie Lucioles pour laquelle il est impératif de réserver.
Sans vouloir céder à l’air du temps, je souhaite ardemment que l’expérience de ce petit village de la Drôme soit contagieuse et se répande, comme une traînée de Coronavirus, dans de nombreuses municipalités !

Carlo Mirabella-Davis et Haley Bennett: retenez bien ces deux noms, ceux du réalisateur et de l’actrice de ce film que je ne suis pas prêt d’oublier. Swallow ( avaler en anglais), première réalisation de ce cinéaste américain, est un film en tension permanente. Dès l’apparition d’Hunter, jolie poupée blonde aux traits lisses et inexpressifs, au brushing impeccable, mariée à Richie, un bellâtre qui ne s’est donné que la peine de naître – il vient de reprendre l’entreprise paternelle – le spectateur pressent que tout cela- la belle maison sortie tout droit d’un magazine d’architecture, le beau jardin- est une cage de verre qui la retient prisonnière.
Au moment où Hunter tombe enceinte, elle se met à ingérer des objets ( bille, punaise, pointe, vis, pile…) de plus en plus dangereux. Ce trouble compulsif, le “Pica” la met en danger ainsi que l’enfant qu’elle porte, l’héritier de la lignée des Conrad que Richie et ses parents – dont l’emprise patriarcale se resserre- vont tout faire pour préserver.
Hunter va alors changer de visage et tenter de mettre à jour le traumatisme qui remonte à l’enfance…ce qui nous vaut la plus forte scène du film que je me garderai bien de dévoiler.
“Nous avons décidé de créer un environnement très contrôlé, de bouger la caméra et de cadrer de manière très convenue afin de signifier l’enfermement” explique le réalisateur qui se considère comme un cinéaste féministe. Et c’est vrai que le film, grâce à ces plans serrés étouffants, nous fait ressentir de manière physique l’obsession dont souffre la jeune femme.

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