La rediffusion de mon kaléidoscope sur les libellules (Le Littré indique que libellule est un diminutif du latin liber, libellus, « petit livre », ce qui évoque les ailes étendues comme les feuillets d’un livre lorsque l’insecte se pose, étymologie qui, vous l’imaginez, n’est pas pour me déplaire.) m’a valu de nombreux témoignages et précisions.
J’ai ainsi appris grâce à Jacques que les libellules se mettent en état d’hypnose lorsqu’elles sont la proie d’un prédateur, pour avoir une mort plus douce en quelque sorte.
Christian me fait découvrir un haïku ( k28 et 29 étaient largement consacrés aux haïku ) de Bashô :

Un piment
Offrez-lui des ailes
Une libellule rouge

En réponse à celui, plutôt cruel d’un de ses disciples :

Une libellule
Arrachez-lui les ailes
Un piment

On dit qu’une libellule sauva jadis un souverain du Japon d’une piqûre de taon en l’attaquant et en l’emportant dans les airs, l’empereur donnant l’ordre d’appeler le Japon l’île de la libellule ( allitérations en L, j’allais écrire en ailes!) .
Comme je le disais dans mon précédent kaléidoscope, je me languissais du retour des libellules. Eh bien le bellissime monsieur Æschne bleue nous a, à nouveau, rendu visite cette semaine, toujours impressionnant par sa taille imposante et l’intensité lumineuse de ses couleurs bleues et vertes. J’attends avec impatience la visite de madame.
Mon kaléidoscope n’étant pas illustré , je vous invite à aller voir sur le site de Sciences et Avenir dix superbes photos de libellules qui ont souvent aussi de très beaux noms comme le caloptérix éclatant ou le céragrion délicat. La libellule déprimée n’a pas l’air de l’être tant que ça. Et bien sûr æschne bleue est en bonne place dans le diaporama.

Comme l’écrit joliment Anne Sverdrup-Thygeson “les insectes sont les plus petits rouages qui contribuent au bon fonctionnement de l’horloge du monde.”

Pour rester dans le domaine de la nature, je vous invite, avec un peu de retard, à découvrir le numéro 2 de la revue trimestrielle Zadig intitulé La nature et nous: au programme l’ultime entretien de Michel Serres, la vision de la nature des écrivains Sylvain Tesson et Catherine Poulain, du sociologue Jean Viard, l’éclairage de la navigatrice Isabelle Autissier, le portrait des nouveaux bergers. Ne manquez pas non plus l’inquiétante nouvelle de Philippe Claudel.
Le numéro 3 , consacré au travail, vient de paraître .
ZADIG ambitionne de “rendre visible un pays illisible et de réparer la France, pays fracturé” en proposant des articles d’une certaine densité, à l’opposé d’une tendance actuelle de la presse à privilégier notices et formats courts. On souhaite à Zadig le même succès que les revues XXI et AMERICA qui privilégient aussi les articles de fond.

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