Deux kaléidoscopes pour le prix d’un! Oui, je sais, ma générosité me perdra! Mais trêve de plaisanterie.
À première vue, les deux livres et les deux auteurs que les heureux habitants des régions viennoise et lyonnaise pourront rencontrer n’ont rien en commun… sauf que ces deux livres sont le fruit d’un travail d’enquête de plusieurs années .
Le premier va vous parler d’un livre et d’une rencontre autour d’un monstre que nous avons laissé proliférer. Vous avez, évidemment reconnu Amazon à qui j’ai consacré en novembre dernier deux kaléidoscopes ( 74 et 75 que vous pouvez retrouver comme tous les autres sur ce blogue)
La semaine dernière, vous avez apprécié ( grâce à notre fils Quentin) les 2 minutes 37 de vidéo à l’assemblée nationale de François Ruffin, grinçante et drôle à souhait, contre Amazon et pour la bibliodiversité que le monstre menace de plus en plus.
Benoît Berthelot, journaliste au magazine Capital, a enquêté pendant trois ans dans les coulisses de ce qu’il appelle “la machine à vendre”. 650 000 employés, taillables et corvéables à merci. Il a rencontré 150 salariés qui lui ont confié des documents exclusifs permettant de “dessiner le portrait d’un empire tentaculaire et hors de contrôle, un projet de société vertigineux que seuls les consommateurs pourront peut-être remettre en question.”
On se prend à rêver, en effet, que tous ceux qui sont convaincus du rôle nuisible de ce monstre qui détruit deux emplois à chaque fois qu’il en crée un, parviennent à persuader des amis utilisateurs mal informés que l’on peut vraiment se passer de ses services ( “sévices”, mon inconscient avait-il écrit dans un premier temps !).
Benoît Berthelot viendra, à l’initiative de la librairie Lucioles, en partenariat avec l’UPOP et avec le soutien d’ATTAC, parler de sa remarquable enquête Le monde selon Amazon ce jeudi 30 janvier à l’Amphi Ponsard à 19h30. J’aurai le plaisir d’animer cette rencontre. Dépêchez-vous de réserver votre place à Lucioles.

C’est en septembre 2002 que paraissait chez Gallimard un roman qui allait avoir un immense succès La petite Chartreuse. Prix du livre Inter, adapté au cinéma… son auteur, Pierre Péju, avait déjà à cette époque écrit une quinzaine de livres et j’avais eu le plaisir de l’inviter- pour la première fois- à la librairie Lucioles 15 ans auparavant à l’occasion de son premier roman La part du Sphinx.
On peut dire aujourd’hui que Pierre Péju a, derrière lui, une œuvre importante et j’aurai le plaisir de le présenter aux lecteurs lyonnais dont certains se souviendront sûrement que Pierre est né à Lyon au milieu des livres de la librairie emblématique de son père Raymond et de son oncle Georges La Proue -dont j’ai été un fidèle client au cours de mes études lyonnaises- à l’époque où l’ennemi des libraires était La FNAC.
C’est évidemment dans une librairie, l’une des plus anciennes de Lyon, que Pierre Péju présentera son dernier roman L’œil de la nuit. La librairie Le Rameau d’Or ( 32 cours Franklin Roosevelt) a été reprise en décembre par notre fille Maya associée à Émilie. Rendez-vous le samedi 1er février pour une dédicace à 17h30 et une lecture- discussion (sur inscription) à 19heures.
Le dernier roman de Pierre Péju est le fruit d’un travail de documentation et d’enquête de quatre ans. L’œil de la nuit décrit le parcours chaotique d’Horace Frink, un psychiatre américain qui sera l’un des pionniers de l’introduction de la psychanalyse aux U.S.A. Il servira de guide à Sigmund Freud pour son premier voyage aux États-Unis en 1909. Le livre est le portrait romanesque d’un homme à l’identité vacillante et de son époque.”Incapable de fermer l’œil de la nuit, il ne trouvera jamais la clé de l’énigme qu’il est pour lui-même.”

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